Billy Kambale Eraston mobilise sa base à rejeter la machine à voter

​​​​​​​Le président national de la jeunesse de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), parti politique cher à Vital Kamerhe est arrivé le mercredi 22 aout 2018 à Goma chef-lieu du Nord-Kivu pour une mission de sensibilisation de la population. Billy Kambale Eraston dit venir sensibiliser la population sur le processus électoral. Il s’est confié au groupe de presse l’Emergence.

Billy Kambale Eraston mobilise sa base à rejeter la machine à voter
Interview Billy Kambale

Gr-Em : Qu’est ce qui justifie votre présence dans la ville de Goma ?

Billy K. : Je suis dans une mission de sensibilisation de la population dans ma ville qui m’a vu naitre et grandir. La ville dans laquelle je fais mes études. Je suis venu dire à la population que nous en avons accès des tueries. On a lâchement assassiné plusieurs jeunes activistes des droits humains sans enquêtes ni souci pour rétablir la vérité sur ce qui se passe et savoir pourquoi ces tueries. J’annonce personnellement à la population que je suis candidat député national pour cette ville qui est mienne et que j’ai quelque chose à apporter. Je suis venu humblement devant cette population pas comme quelqu’un qui vient prendre les voix des gens et partir. Billy Kambale n’est pas un nouveau venu dans l’espace politique. Je me bats depuis longtemps pour cette ville. Ceux avec qui on a étudié ou grandi me connaissent. Je suis venu parce que je pense avoir quelque chose à apporter.

Gr-Em : Quels sont les problèmes qui te touchent fort au cœur ?

Billy K. : Cette ville, il faut la regarder. Il n’y a ni d’eau ni du courant électrique. Qu’est-ce qu’il faut au gouvernement pour qu’il achète une motopompe pour distribuer de l’eau jusque dans les recoins de la ville ? Comment dans une ville riveraine comme la nôtre une population peut manquer de l’eau ? Nous avons le Rwanda à côté qui exploite le gaz méthane et qui a plus de 40 mégawatt tiré d’une centrale thermique à partir du gaz méthane. Comment maintenant nous qui partageons le même lac et nous qui avons le plus grand espace nous n’avons pas du courant ? Ce n’est ne pas normal ! Il y a carence de plaidoyer par rapport à ce que nous avons comme potentiel et c’est ce qui justifie ma présence. Dans cette ville, les gens se promenaient jadis jusque tard le soir mais ce qui n’est plus le cas actuellement à cause de l’insécurité. Goma était la ville de retranchement du feu Mobutu à cause de sa faune et flore, la meilleure capitale touristique de l’époque où même Nelson Mandela est venu visiter. Notre ville est délaissée, je pense que nous devons mener un plaidoyer. J’ai un grand rôle à jouer car je suis venu humblement pour mener le peuple vers le rendez-vous avec l’espérance.

Gr-Em : Que pensez-vous de machine à voter ?

Billy k. : Non cette machine, je dois d’abord signaler que la CENI nous a menti. Au départ, on nous disait que c’est une imprimante mais moi-même je l’ai expérimentée. C’est un ordinateur au complet pour dire qu’elle peut être manipulée à volonté. Et quand on nous dit que nous allons voter à travers un ordinateur dans un pays où plus de 80% n’ont même pas de connaissance sur le téléphone avec des options spécifiques, comment pensez-vous que ça doit se passer ? Et même ceux qui en ont, ont toujours du mal à les exploiter, maintenant pensez-vous que cette machine complexe sera facile à être exploiter dans un laps de temps ? En plus, cette machine a été contestée dès le départ par l’une des puissances du monde en matière de technologie et de développement qui sont les USA. Eux-mêmes donnent des conseils qu’il ne faut pas utiliser cette machine. Le pays du fabricant, la Corée du sud, a conseillé à cette entreprise de ne pas dupliquer ces machines parce qu’il s’agit des machines qui vont amener des troubles au Congo. Mais l’entêtement en plus, un vol organisé pour l’argent du contribuable congolais car le prix réel de cette machine en Corée, c’est 400$ mais la CENI en commande à 1500$. Nous disons nous n’allons pas nous laisser faire nous barrerons la route à la machine-là.

Gr-Em : Maintenant que nous approchons petit à petit la date butoir des élections, pensez-vous que ça sera facile de laisser tomber la machine ?

Billy k. : Même vous les journalistes parfois vous m’étonnez, est-ce que dans le calendrier électoral de la CENI, on a dit quelque part qu’on va utiliser la machine à voter ? Elle n’est même pas prévue dans le calendrier électoral. Dans ce calendrier a son point 38, il est bien écrit qu’en octobre, il y aura commande et impression des bulletins de vote et en novembre, les bulletins seront déployés dans le 15 hubs. On n’a jamais parlé des machines à voter, c’est une invention. Nous ne sommes pas une opposition de pacotille, nous sommes une force alternative ayant l’encrage au sein de la population. Voilà pourquoi nous disons que nous mettrons tout en œuvre afin de mettre un terme à cette supercherie.

Gr-Em : Donc avec la machine à voter, vous n’irez pas aux élections ?

Billy k. : Non je n’ai pas dit ça, la machine n’est pas un préalable parce que nous avons réussi le pire. Le fait de faire abdiquer Kabila. Est-ce que nous échouerons une machine ? Kabila était la pire de machines qui allaient nous être imposé mais je suis heureux de le dire aujourd’hui devant la presse que Kabila n’est pas candidat. Nous avons réussi ça que cette machine qui n’a aucun soutien contrairement à Kabila qui avait l’armée et la police mais Naanga avec sa machine, ils n’auront pas ces soutiens. Nous aimerions dire que les élections, c’est comme un match de football, il y a deux partenaires sur le terrain et un arbitre. Maintenant comment tu peux imposer les règles de jeux qui ne sont pas acceptées par les deux camps ? Si tel est le cas, je pense que ce match n’aura pas lieu car les règles doivent être acceptées par les deux camps. Nous avons été à la CENCO et avons débattu du processus électoral. Pourquoi Naanga qui y était n’avait pas informé que les élections se feront à travers la machine à voter ? Parce que l’idée n’est pas de faire accepter la machine mais de nous imposer, voilà pourquoi nous disons, nous allons la combattre car elle n’est pas un préalable.

Gr-Em : Etes-vous d’avis de ceux qui disent qu’il y a eu disparition des empreintes sur les cartes d’électeurs et que cela influencerait les votes de vos électeurs ?

Billy k. : Bien sûr que oui. Lorsqu’il y a des électeurs fictifs c’est-à-dire que l’on va tripatouiller. Ceci permettrait la création des bureaux fictifs qui ne seront même pas répertoriés sur la cartographie. Nous avons exigé à Monsieur Naanga de publier la liste de tous les bureaux de vote pour que nous sachons comment les choses vont se passer. Il a dit que ce disponible mais pas à publier maintenant. C’est là où le doute plane.