Culture : Des champs des danses à la poésie vécus pour la journée internationale de l'enfant Africain à Goma

Célébrée sous l'initiative de l'institut français de Goma avec la participation de plusieurs autres structures locales, la journée dédiée à l'enfant Africain a été vécu sous le thème « Je suis un enfant, un avenir, je réclame le droit d'être protégé ». Dans une ambiance festive, ces enfants, dont la majorité était de moins de dix-huit ans, ont célébré devant un public dont la présence également d'autres enfants venus des différentes parties de la ville.

Culture : Des champs des danses à la poésie vécus pour la journée internationale de l'enfant Africain à Goma
journée internationale de l'enfant Africain à Goma

La célébration de la journée internationale de l’enfant Africain ici à Goma a permis au public et aux différents invités de découvrir des talents hors pairs à travers des chants, des danses de la poésie, le théâtre et autres activités proches aux arts martiaux développés par les hôtes du jour. L'objectif de l'activité était de célébrer la vie de cet enfant marginalisé de l'Afrique mais également lui doté d'un espace d'expression où à travers son talent où il pourra exprimer librement ses rêves, ses vœux, désirs ainsi que ses ambitions. Ces artistes sont venus de toutes les classes de la population, certains d'entre eux font partie même de ceux-là qu'on appelle abusivement “ Maïbobo” en swahili.

                                                    

Un événement dont la particularité se fait remarquer avec des situations stressantes notamment la guerre à l'Est du pays qui a fait de plus d'un d'entre eux déplacés, sans abris et orphelins sans assistance approprié, ceci a poussé l’institut français de Goma a organisé cette activité pour dorer encore une bonne image de l’espoir a ces enfants. Ici le révèle le chargé de communication de l'institut français, Monsieur Elisha Abumba : « nous avons voulu donner à l'enfant un espace d'expression malgré toutes les situations sécuritaires, économiques familiales au tour de l'enfant. C'est pour cela qu'il n’y ait pas seulement les enfants provenus de leur famille ordinaire mais également, il y a la présence de ceux qui vivent dans les rues de la ville et qui ont aussi participé à l’activité » a-t-il indiqué. Ce dernier parle aussi d'une lutte continuelle qui ne va pas seulement se limiter à une seule activité : « l'idée n'est pas de s'arrêter cette journée, c'est un combat au quotidien pour le droit de l'enfant donc nous restons un canal d'expression, un canal de plaidoirie, un canal d'exposition des potentiels, ce centre culturel accueille tous les enfants du monde. Nous faisons des activités avec non seulement les enfants de la rue mais aussi avec les élèves qui étudient dans différentes écoles de la ville et nous accompagnons aussi d'autre structures qui œuvrent dans ce domaine. » A-t-il renchéri.

Cette activité a été réalisé grâce à la participation des autres structures juvéniles soucieuses d'encadrer et de porter assistance nécessaire à cette couche marginale de la communauté, en union, chacune de ces organisations et à travers ses moyens de communication avaient pour but de porter en unisson la voix de l'enfant.

                         

Change your World est une organisation nationale qui œuvrent dans le domaine humanitaire qui a accompagné cette activité notamment avec l'encadrement des enfants par les chants, la dance mais aussi par l'alphabétisation.

Angel Kalwira est éducatrice et assistante aux programmes dans cette structure, elle parle d'un travail aux défis énormes à relever : « nous n’organisons rien que le centre jour c'est-à-dire les enfants viennent la journée nous le encadrons et le soir, ils retournent dormir dans la rue faute des moyens, c'est vraiment un défi que nous sommes en train de plaider tout près de nos partenaires et à toute personne de bonne volonté qui peut avoir des fonds pour soutenir nos actions. Nous sommes en train de vouloir construire un cadre durable pour ces enfants où ils peuvent s'épanouir, étudier, se divertir mais aussi pour y passer la nuit, afin de ne plus retourner dans la rue. Ce sera également un cadre pour lutter contre toutes les violences dont subissent ces enfants dans la rue » a-t- elle indiqué.

Signalons que pendant le déroulement de cette activité, certains enfants encadrés par change your World ont témoigné des maltraitances dont ils sont victimes. Deux jeunes filles d'entre eux ont affirmé qu’elles ont été violées à plusieurs reprises par certains militaires, policiers et aussi des motards pendant la nuit.

Une journée à la hauteur des attentes

Du côté la structure Correction Kids Dance, une organisation qui encadre les enfants vulnérables, orphelins et de la rue, ils parlent eux de la réussite de l'activité malgré le manque de préparation assidues, mais aussi malgré le moral des enfants traumatisés par les situations tout autour d'eux. Gerlas Kalungero, coordonnateur de cette structure était satisfait de la prestation de ses encadrés : « nous encadrons beaucoup d'enfants qui ont vécu des situations tellement stressantes et blessantes par la dance, nous essayons un peu de le faire oublier les maux dont ils ont subi au courant de leur vie. Voilà pourquoi, nous leur avons emmené pour célébrer cette journée avec tant d’autres » nous a-t-il révélé.

Soulignons toute fois que le 16 juin de chaque année les coalitions mondiales de l'action contre la pauvreté organisent des actions simultanées pour la journée de l'enfant Africain.

Jospin Chishugi