Goma : La population lapide un présumé bandit et incendie un bureau du quartier

​​​​​​​C’est aux environ de zéro heure du vendredi 20 décembre 2019 qu’un jeune-homme présumé bandit d’une vingtaine d’année a été lapidé par la population au quartier Mabanga-Nord, en commune de Karisimbi. Selon les témoignages recueillis sur place, cette personne lapidée serait en tenue policière et faisait partie des hommes suspects qui auraient fait incursion dans ce quartier.

Goma : La population lapide un présumé bandit et incendie un bureau du quartier
Route Katoyi pendant la manifestation

Le chef du quartier Nzibiro Shandwe Michel parle plutôt d’un bandit qui s’est déguisé en polier car c’est dans son sac qu’on a retrouvé des tenues de la police. « C’est alors que la population l’a directement brulé » dit-il. Tout en reconnaissant la recrudescence de l’insécurité dans son entité, celui-ci interpelle les autorités compétentes à sécuriser la population de sa contré. « C’est presque tous les jours qu’on vandalise les maisons des paisibles citoyens. Tout  ceci se fait par les personnes non autrement identifiées qui se promènent en quarante et cinquante personnes. Ils commettent beaucoup de terreurs. C’est ce qui fait à ce que la population puisse se soulever. La nuit d’aujourd’hui vers zéro heure, les bandits se promenaient dans le quartier entrain de cibler là où ils vont encore voler et d’un coup l’un d’eux a été surpris par les jeunes et à ce moment, ces jeunes l’ont tué. Je condamne cet acte de barbarie car la justice populaire dans notre pays, c’est condamnable, ce n’est pas autorisé. La population a assimilé ce bandit à un policier, pensant que c’est la police qui est entrain de l’insécuriser. J’étais surplace, j’ai trouvé que c’est un bandit qui portait des tenus de la police dans son sac. On est conscient que l’insécurité bat son plein, nous sommes toujours en train d’interpeller la police censée de sécuriser la population, de continuer à faire beaucoup d’efforts pour faire mieux leur travail » indique Nzibiro Michel.

Tôt le matin de ce vendredi, surplace la population  était déjà agitée, les éléments de la police qui sont venu récupérer le corps de ce présumé bandit,  ont rencontré une résistance des jeunes en colère ce qui a poussé encore à une vive tension dans ce quartier.

Pour protester contre l’insécurité grandissante dans leurs avenues, les manifestants se sont dirigés vers le bureau du quartier Mabanga-Nord et l’ont subitement brulé.  Ici, tous les documents administratifs qui y étaient ont été déchirés et d’autres biens sont partis en fumée. Chose que condamne Monsieur Alfreid Kamaliro, président de la sous-commission sociale, dans la cellule de paix et du développement au quartier Mabanga-Nord, CPDQ en sigle. Celui-ci interpelle les jeunes à ne pas se rendre justice. « Ce n’est pas la justice populaire qui doit chaque fois être une solution. Il faut avoir le souci de chercher la vraie raison. Parce qu’on a toujours dit que quand on fait le plaidoyer si on ne sait pas la cible, on a toujours perdu le repère. La priorité serait de venir au près, soit du chef de quartier ou soit auprès de la CPDQ qui est la cellule de paix et du développement au sein du quartier, pour que nous leur orientions où faire passer nos lamentations, parce qu’il y a d’autres méthodes non violentes qui peuvent nous permettre à trouver des solutions durables » s’est-il exprimé. Il a lui aussi condamné fermement l’acte d’incendier le bureau du quartier car dit-il « c’est un bureau qui est censé recevoir les plaintes de la population pour les emmener à qui de droit ».

Les manifestants ont barricadé la route Mutinga-ANAMAD.  Aucun véhicule ne pouvait circuler sur ce tronçon. Ainsi pour disperser  les protestataires, la police a tiré des balles à l’air et de Gazes Lacrymogènes.

Lors de cette manifestation, une dizaine des jeunes de la place ont été arrêtés par les forces de sécurité. Le chef du quartier Mabanga-Nord, Nzibiro Michel, indique  qu’il va s’impliquer afin que ses jeunes soient relaxés. Cette manifestation a aussi affecté le quartier Kasika voisin.

Cette énième manifestation intervient dans les mêmes quartiers, à seulement une semaine  après une autre de la population  qui contestait toujours l’insécurité causé par plus de quarante voleurs qui y circulent de fois sans être inquiété par les forces de sécurité.

Jocel Kasereka