Interview : Fidèle Kitsa Tukinalwa, un jeune journaliste entrepreneur au Nord Kivu
Fidèle Kitsa est un jeune journaliste qui avance de mieux en mieux dans ce métier. Patron du journal en ligne Congo Sauti, ce talent produit les articles de presse pour la promotion de l’entrepreneuriat, l’économie et les affaires. Ce journaliste au parcours fructueux, rêve voyager à travers le monde pour faire des reportages et réaliser des interviews dans le souci de voir son œuvre, « Congo Sauti » devenir un média de référence. Il répond aux questions du Groupe Emergence :
Gr-Em : Pouvez-vous nous parler de vous ?
Kitsa : Je suis entrepreneur dans le secteur des médias, patron du journal en ligne « Congo Sauti ». J’ai la vingtaine et suis aîné de la famille de six enfants dont quatre garçons et deux filles. Je suis diplômé d’Etat en Latin Philo et étudiant en deuxième année de Licence en Communication des Organisations à l’Université de Goma (UNIGOM) aujourd’hui.
D’autres détails consistent dans les faits que je n’ai pas beaucoup de temps dédié à la distraction car le journaliste reste vigilent tout le temps. Mais, le peu de temps que je trouve, je l’accorde à mes amis et à la lecture. Aussi, je me consacre aussi au ménage quelque fois. Il faut souligner aussi en gastronomie, je suis fan des pommes de terre accompagnée de la viande. Et en sport, j’adore la Natation.
Gr-Em : Depuis quand avez-vous débuté votre carrière journalistique ?
Kitsa : Depuis Août 2016 que j’avais débuté le journalisme à la radio Kivu1, je venais de monter de promotion, je réussissais pour aller en G2 SIC lorsque j’étais parti demander un stage a cette radio car je ne voulais pas attendre G3 pour embrasser les médias en stage académique comme d’habitude. C’était durant les vacances que j’ai eu le goût du journalisme en mariant les théories apprises à l’UNICOM à la réalité du terrain.
Gr-Em : Qu’est ce qui était à la base de ta motivation au journalisme ?
Kitsa : J’avais la passion pour le journalisme bien avant. Etant trop jeune, lorsque j’étais même en première année secondaire, je me rappelle, je marchais partout avec un petit post récepteur en écoutant les informations pour être cultivé surtout que je participais déjà à l’époque à plusieurs émissions des jeunes dans des chaines locales. Je faisais du bénévolat par passion à la radio Kivu 1 en recensant les personnes de troisième âge pour le compte de MWANAKIVU, une chronique qui faisait parler les vieilles gloires de Goma. Aussi, j’étais constamment reçu dans des émissions sur la même chaîne jusqu’à ce que certains habitants du quartier m’aient collé à défaut le nom de journaliste.
Gr-Em : Pouvons-nous avoir l’idée de ton parcours professionnel (dans le cadre du journalisme) ?
Kitsa : J’ai débuté ma carrière à Kivu1 en 2016 et j’avais laissé ce média en 2019 lorsqu’il avait fermé ses portes temporairement. J’étais passé par Mishapi pour un stage avant d’être à UB FM où je suis secrétaire de rédaction jusqu’à présent.
L’an 2018 a été pour moi un nouveau souffle d’opportunité car j’avais intégré le monde du journalisme en ligne. J’écrivais pour plusieurs médias en ligne nationaux avant de prendre la décision de me concentrer sur Actu30 (www.actu-30.info), un média basé à Kinshasa. Avec le temps et l’expérience, j’ai mis en place un média en ligne, Congo Sauti (www.congosauti.com) qui encourage les congolais et le monde à l’entrepreneuriat, l’économie et les affaires.
Gr-Em : Partant de votre expérience, quelles sont vos réalisations ?
Kitsa : Ma grande réalisation est d’avoir accompli mon rêve, celui de devenir journaliste, j’ai eu à assumer un poste de responsabilité malgré mon âge, j’ai été directeur des programmes à la radio Kivu1. J’ai mis en place un media et je rêve élargir ma vision. Bref, je suis fier d’être parmi ces jeunes journalistes dont les auditeurs et lecteurs attribuent le mérite de mieux faire le travail.
Gr-Em : Qu’est-ce qui te fait plaisir dans ce métier ?
Kitsa : Ce qui me fait toujours plaisir, c’est informé. Je me sens heureux lorsque je donne une information à un public anonyme et celui-ci se sent transformé grâce à moi. Jusqu’à ces jours, je ne perçois pas le fait d’informer comme étant un travail mais plutôt comme une passion.
Aussi, ce qui me fait plaisir dans ce métier, c’est le fait de rencontrer toutes les catégories de personnes : les démunis jusqu’aux personnalités. Pour rappel, un ministre national m’avait surpris par un appel téléphonique vers mes débuts dans ce métier, j’avais transpiré de la peur mélangée a la joie d’être connu même dans la capitale par des autorités du pays mais avec le temps j’avais compris qu’un journaliste ne craint rien et doit adopter la même attitude devant tout le monde, s’agissant d’une personnalité ou un sans voix. Je suis aussi fier de la notoriété que peut procurer ce métier.
Gr-Em : Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Kitsa : Pour réaliser un travail de qualité, ça demande des moyens financiers mais le journalisme en RDC est confronté à un défi lié aux finances. Certes, il n’est pas aisé d’être un patron d’une presse dans ce pays où les médias ne sont pas subventionnés. Signalons également des menaces de fois, je me rappelle un jour je fais une interview avec une tranche de la population, j’appelle une autorité locale pour un droit de réponse, elle refuse de parler, je diffuse l’information à la radio dans le journal de 20heure, la nuit et tôt le matin cette autorité locale me menaça de ne plus diffuser cette information, au-delà de ça sur terrain même lorsque tu te présentes on t’intimide disant que si tu diffuses telle ou telle information, tu seras arrêté mais au finish on diffuse. Il faut signaler la difficulté d’accès aux sources. Je suis aussi triste de constater que le boulot s’impose souvent jusqu’à m’éloigner de ma famille et mes amis avec lesquels je ne passe plus beaucoup de temps comme par le passé.
Gr-Em : Quel est ton rêve dans ce métier ?
Kitsa : Voyager à travers le monde pour faire des reportages loin de Goma, loin de la RDC, loin de l’Afrique et réaliser des interviews avec de grandes personnalités à travers le monde dans le souci de voir mon « Congo Sauti » devenir un média de référence.
Yassin Ndaye N.