Marie Noëlle Kabuya Kalambaie, une journaliste façonnée par son métier

​​​​​​​Travailleuse avec passion, Marie Noëlle est une journaliste chevronnée, esclave des principes de son métier. Une mère au foyer et rédactrice en chef au bureau, elle arrive à combiner son travail dans le respect de la déontologie professionnelle et le code de la famille en servant même son entourage sans défaut.

Marie Noëlle Kabuya Kalambaie, une journaliste façonnée par son métier
Marie Noëlle Kabuya Kalambaie, dans son bureau de travail

Née à Kinshasa et devenue Marie Noëlle Kabuya Kalambaie Amisi après son mariage avec son homme, elle est devenue journaliste après plusieurs formations en journalisme par plusieurs partenaires. « Je suis devenue journaliste après avoir participé à plusieurs formations organisées par nos partenaires dont le PNUD, le PAM, JDH et bien également qui m’a permis à acquérir une forte expérience depuis bien longtemps surtout dans la participation et la réalisation ou/et la Co animation de plusieurs émissions à la RTNC/Kinshasa » affirme-t-elle.

Licenciée en comptabilité à l’institut supérieur de commerce de Kinshasa (ISC), elle est devenue passionnée du journalisme après un travail pratique d’anglais qui leur avait été demandé à l’époque par leur professeur et qui consistait à faire des descentes sur terrain dans le cadre de mener des recherches sur Mzee Laurent désiré Kabila et de parler sur la jeunesse en s’appuyant sur l’exemple des soldats appelés kadogo à l’époque de l’AFDL. « C’est à travers cette descente, que nous nous sommes orientée vers la RTNC/Kin où nous avons trouvé un réalisateur du nom de Kalukula qui m’a beaucoup apprécié et avec qui, nous avons commencé à réaliser ma première émission intitulée ‘Dit Nous Docteur’, l’émission barza avec Wamushala Kamba qui fut aussi l’un de ces grands formateurs, l’émission midi actualité avec Joelle Kashama ainsi que Jules Molaso qui d’ailleurs m’avait demandé d’aller étudier à l’INA (Institut National des Arts) mais comme j’étais déjà en comptabilité à l’ISC, je ne pouvais pas combiner les deux. Je suis restée seulement à l’ISC et à la RTNC. Et c’est là le début de mon goût du journalisme » dit-elle.

Le gout se transformant en réalité ...

Avec ces émissions, le goût du journalisme est devenu de plus en plus attrayant : « je me rendais chaque jour à la RNTC à partir de midi en quittant l’ISC après cours car la RNTC était non loin de l’ISC. C’était juste à l’avenue de la liberté qui est l’ex avenue du 24 novembre. Je m’y rendais pour mes émissions, soit pour faire des descentes sur terrain ou réaliser une autre tâche en rapport toujours avec mes émissions. Cet extra me permettait d’avoir quelque chose et me rendait autonome déjà dans ma vie de jeune fille parce que de fois quand je faisais mes descentes sur terrain je ne manquais pas quelque chose. Même après mes études à l’ISC, je suis allée travailler à la banque de commerce sur le boulevard, mais je partais toujours à la RTNC à midi pour mes émissions parce que là j’avais déjà pris le goût à mes émissions et même après la banque, je suis allée travailler à un bureau d’étude, mais qui ne m’empêchait pas d’aller réaliser toujours mes émissions mais cette fois-là, j’allais au studio Sango Malamu, où j’avais appris à réaliser des émissions avec des enfants », nous révèle-t-elle.

On ne force pas la nature …

Marie Noëlle Amisi n’a pas résisté à l’opportunité et abandonne momentanément le journalisme. Malgré le goût qu’elle avait déjà du métier. Après ses études, elle tombe sur un travail qui ne cadrait pas ni de son domaine de l’ISC, ni du journalisme qui l’inspirait autant, moins encore du secrétariat de direction une autre formation supplémentaire qu’elle avait ; mais dans le désarmement des jeunes soldats avec la CONADER, une porte qui s’ouvre pour elle afin de découvrir un monde nouveau où son rêve renait plus tard.

« Je suis arrivée à Goma comme Gestionnaire de la base de données de CONADER et basée à Mubambiro. Après je suis allée à Mushaki dans le Masisi toujours pour le même poste et dans la même organisation parce que, c’était les deux camps de désarmement que gérait la CONADER. Voilà seulement l’unique période que je me suis séparée un peu d’avec le journalisme en parcourant plusieurs régions du pays dans le cadre toujours de désarmement » nous signale-t-elle.

Le destin nous pourchasse toujours …

Parcourant plusieurs régions, Marie Noëlle est retournée à Goma en 2009, à la fin du financement du programme de désarmement chez CONADER. C’est un jour dans une activité de dépistage de la maladie à diabète où elle accompagnait une femme qu’elle a croisé de nouveau son destin. « Je me suis croisée avec Célestin Sibomana (Journaliste à la RTNC-Goma et attaché de presse au gouvernorat de province du Nord-Kivu) quand j’accompagnais ma mère pour se faire dépister, avec qui nous avons longuement échangé et par son appréciation, il me dira que j’ai de très bonnes bases en journalisme ; au lieu de rester à la maison, il peut me recommander chez l’un de ses amis pour y travailler. C’est ainsi qu’il m’avait mis en contact avec Magloire Paluku (Promoteur de la radio Kivu one) pour travailler avec lui et c’est ainsi qu’il y a eu le lancement de Kivu1 dont nous avons été parmi les premières pionnières le 12 décembre. J’avais des émissions et quelques fois les éléments du journal ».

Un parcours à pas des géants avec des récompenses de labeur …

« De Kivu 1 à la RTCT où je n’ai pas eu beaucoup de promotions, plutôt beaucoup des formations, y compris l’union nationale de la presse du Congo, UNPC, qui m’a également aidé. En quittant la RTCT, je suis allée à Mishapi, un media qui naissait et le plus grand à l’époque dans la province du Nord-Kivu avec la radio et la télévision, un media qui importait le personnel. Ce fut aussi une grande période de formation pour moi. C’est ici où je me suis vraiment formée et forgée en ce qui concerne les informations parce que dans beaucoup d’autres médias où je suis passée, je ne faisais que les émissions » déclare-t-elle.

La courageuse et travailleuse a eu le prix de son courage pendant cette période : « Chez Mishapi, je suis venue comme reporter, puis reporter présentatrice, après, sous-directrice de programme et aujourd’hui, je suis directrice des informations ma nouvelle fonction. Mais avant de devenir directrice des informations aujourd’hui chez Mishapi, j’ai été contactée par un autre media d’obédience chrétienne Emmanuel TV, où le numéro un m’a dit qu’il appréciait mes prestations et qu’il voulait que je sois là pour un contrat de deux ans pour essayer de raffermir son équipe et de former encore les reporters. Je suis allée là-bas pour deux ans. Après mon contrat, je suis revenue encore chez Mishapi avec une promotion de directeur des informations ».

Une femme exceptionnelle admirée par ses collègues

Marie Noëlle Amisi est appréciée par ses collègues: « elle vise la perfection dans le travail. C’est une perle rare dans le journalisme car au terme de la journée, elle nous surprenait tous par sa façon de corriger nos papiers, nous orientait et contrôlait qui, d’ailleurs, est souvent une valeur ajoutée à toute son équipe », nous a fait savoir Kamalebo Christian, l’un des collaborateurs de Marie Noëlle à Mishapi. Plusieurs autres témoignages affirment qu’ « elle ne lâche pas le morceau, elle insiste sur la perfection dans le travail, elle est une figure exceptionnelle d’exploit cette professionnelle de la plume ».

Yassin Ndaye N.