Nord-Kivu : La MONUSCO est tombée dans l’erreur qu’elle reprochait au gouvernement (SOCIV)

La société civile du Nord-Kivu pense que la MONUSCO et ses casques bleus sont tombés dans les erreurs qu'ils reprochent aux gouvernants congolais depuis les deux décennies. La coordination de la société civile force vive du nord Kivu invite urgemment le conseil de sécurité des nations unies de mener les enquêtes afin de dénicher sans complaisances les casques bleus ayant tiré loyalement sur les civils participants aux manifestations anti-MONUSCO du 25 au 27 juillet 2022dans différentes entités de la province du Nord-Kivu.

Nord-Kivu : La MONUSCO est tombée dans l’erreur qu’elle reprochait au gouvernement (SOCIV)
Photo droit tiers

Dans un communiqué de presse rendu public ce jeudi 28 juillet 2022, le bureau de cette structure citoyenne indique qu'elle peine à digérer comment une force dite de maintien de la paix travaillant sous le label des nations unies et censée être exemplaire en matière de respect des droits humains peut se comporter à la manière d'une milice en faisant recours à l' usage disproportionné de la force létale allant jusqu'à tuer 27 civils manifestants par balles et blessés plus de 58 autres dans un temps record de 48 h.

La société civile force vive rappelle que dans le cadre de la réforme des secteurs de la défense, de la sécurité et de la justice, la MONUSCO renforce les capacités des policiers et militaires congolais en matière de maintien de l'ordre public et le respect des droits humains pendant les différentes opérations et interventions. « Il est inacceptable et inadmissible que les forces de la mission onusienne ne puissent faire recours aux leçons qu’elles dispensent aux autres, il s'agit sans nul doute d'un mauvais maître qui n'aspire pas confiance » indique cette structure citoyenne. D'après elle, le fait pour les casques bleus de la MONUSCO de tirer  sur les civils manifestants pour son départ serait interprété par la frange la plus importante des congolais comme un refus catégorique de quitter la RDC alors que ses responsables avaient avoué qu'ils ne disposent pas d'une force pouvant faire face aux terroristes du m23 qui détiendrait des équipements militaires impressionnantes, d'où le questionnement : « que se cache cette opposition par l'usage disproportionné de la force létale à l' égard des manifestants civils demandant son départ ?. En bref, les casques bleus de la MONUSCO et leurs responsables sont tombés dans les erreurs qu'ils reprochent chaque jour au gouvernant, aux forces de défense et de sécurité de la RDC depuis deux décennies ». En adressant les condoléances les plus attristées aux familles éprouvées et en souhaitant prompte guérison aux blessés de suite de ce qu’elle qualifie « de la barbarie des casques bleus de la MONUSCO », la coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu donne des recommandations suivantes :

Au conseil de sécurité des nations unies :

  • diligenter une mission d'enquêtes au Nord-Kivu pour dénicher les casques bleus et leurs responsables ayant tiré délibérément sur les civils manifestants pour demander le départ de la MONUSCO à cause de son bilan mitigé de protection des civils,
  • engager un mécanisme de prise en charge et d'indemnisation des victimes des tirs délibérés sur les civils manifestants pour le départ de la MONUSCO du 25 au 27 juillet 2022,
  • se réunir en session extraordinaire pour tabler sur le retrait rapide et sans condition de la MONUSCO.

Au gouvernement congolais :

  • écouter les cris de la majorité des congolais demandant le départ de la MONUSCO pour son bilan mitigé de protection des civils et engager des pourparlers rapides avec le conseil de sécurité des nations unies pour son retrait immédiat tant demandé par les congolais.

A la population civile de la province du Nord-Kivu :

  • lire à travers les compatriotes qui sont tombés et blessés par balles des casques bleus de la MONUSCO une volonté à rallonger la liste des morts à l'Est de la RDC et par conséquent de s'abstenir à s'exposer à la mort car les autres combats nous attendent encore,
  • user à la retenue et à la non-violence active.

Nanou Kazaku