Opération safisha muji wa Goma : Le Maire attend le feu vert du ministère de la Justice pour exécuter les criminels de Munzenze
L'Opération Safisha Muji Wa Goma, lancée pour combattre l'insécurité dans la ville de Goma, a permis l'arrestation de plus de 600 présumés criminels, dont plusieurs sont détenus à la prison de Munzenze. Le maire de Goma, Faustin Kamand, a déclaré qu'il attendait l'aval du ministère de la Justice pour procéder à l'exécution de ces criminels, une mesure soutenue par certains habitants de la ville. Cependant, le défenseur des droits humains Espoir Aspirine appelle à un renforcement de la collaboration civilo-militaire et à un respect strict de la procédure judiciaire. En attendant, la justice militaire a déjà commencé à examiner les cas de ces criminels.

Depuis le lancement de l'Opération Safisha Muji Wa Goma, plus de 600 personnes suspectées d'activités criminelles ont été arrêtées. Parmi elles, près de 300 ont été détenues à la prison centrale de Munzenze, à Goma, après avoir été interceptées lors de diverses patrouilles de sécurité. Ces criminels ont été capturés après avoir été impliqués dans des actes de violence, tels que des meurtres, des vols à main armée et des viols, contribuant ainsi à la montée de l'insécurité dans la ville.
Le maire de Goma, le Commissaire Supérieur Faustin Kamand, a souligné que la prison de Munzenze est actuellement saturée, et que le désengorgement de celle-ci dépend désormais d'une décision du ministère de la Justice. Il a précisé que, si le ministère donne son aval, les criminels arrêtés lors de cette opération pourraient être exécutés, comme le souhaitent certains habitants de la ville, qui se sentent de plus en plus vulnérables face à l'augmentation des actes criminels.
« Le désengorgement de la prison de Munzenze n’attend que le feu vert du Ministère de la Justice pour que ces criminels soient dorénavant exécutés, comme le souhaitent certains habitants de la ville de Goma », a déclaré le maire, en soulignant que cette mesure pourrait apporter un soulagement à la population. « Cette action viendra soulager la population de Goma et de ses environs, qui sont victimes des actes criminels de ces hors-la-loi, responsables de tueries, de vols à main armée et de viols, surtout chaque nuit. »
La pratique de la justice populaire, qui consiste en des lynchages ou des exécutions extrajudiciaires par la population en colère, est un phénomène qui a pris de l'ampleur ces derniers mois à Goma. Cependant, Espoir Aspirine, un jeune activiste et défenseur des droits humains, a fermement déconseillé cette pratique. Il a appelé à un renforcement de la collaboration entre les autorités civiles et militaires pour permettre aux forces de sécurité de mener leurs enquêtes dans les règles et de garantir un traitement juste et équitable des suspects.
« Je décourage fermement la pratique de la justice populaire. Il est essentiel de renforcer la collaboration civilo-militaire pour permettre aux services de sécurité de faire leur travail en suivant toutes les traces et en attendant d'arrêter le dernier des malfaiteurs », a déclaré Espoir Aspirine.
Le maire de Goma, tout en soutenant l'exécution de ces criminels, a également salué l'effort des forces de sécurité dans le maintien de l'ordre et la protection des citoyens. Selon lui, cette mesure serait un soulagement pour la population, qui vit dans la peur constante des actes criminels. « Les crimes comme les tueries, les vols à main armée et les viols sont devenus des réalités quotidiennes, surtout la nuit, et cette action devrait apporter une certaine sécurité à nos concitoyens », a ajouté le maire Kamand.
En outre, il a encouragé la vigilance de la population et a insisté sur la nécessité de renforcer la collaboration avec les services de sécurité, notamment en dénonçant toute personne suspecte. Dans le même temps, il a salué le début des procédures judiciaires par la justice militaire, qui a désormais la charge de l'examen des dossiers des criminels arrêtés.
« Je salue la perspicacité des services de sécurité, qui ne ménagent aucun effort pour rassurer la population et maintenir la quiétude à Goma et ses environs", a-t-il conclu. "Je recommande à toute la population de rester vigilante et de collaborer avec nos forces de sécurité en dénonçant toute personne suspecte. »
L'Opération Safisha Muji Wa Goma continue donc de susciter des débats sur la manière de traiter les criminels dans une ville qui lutte pour retrouver la paix et la stabilité. Tandis que certains plaident pour des mesures sévères, comme l'exécution des criminels, d'autres, comme les défenseurs des droits humains, insistent sur la nécessité de respecter les principes de la justice et de la dignité humaine.
Victoire Muhindo