Rutshuru : montée de l'insécurité, la population exige le départ de la Monusco

La population de la cité de Kiwanja et ses environs est descendue dans la rue ce vendredi 29 juillet 2022. Et pour cause, manifester contre la montée de l'insécurité en provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri mais aussi pour exiger le départ de la MONUSCO. Organisée par le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) section Rutshuru, la marche est partie du Parking Vitshumbi/Kiwanja jusqu'au grand rond-point se trouvant dans la cité de Kiwanja. Lors de la manifestation, les forces de l'ordre et de sécurité ont été présentes pour encadrer les manifestants. Un mémorandum a été lu et déposé à l'administrateur militaire de ce territoire.

Rutshuru : montée de l'insécurité, la population exige le départ de la Monusco
Lecture du mémo à la chutte de la marche avant sa remise à l'administrateur militaire de Rutshuru

Les organisateurs de la marche se félicitent de l'effectivité de cette activité qui s'est déroulée sans dégât. « La marche avait comme objectif exprimer le ras-le-bol de la population par rapport à la montée des violences armées à L'Est mais aussi exiger le retrait immédiat des casques bleus. Nous avons également réitéré notre désaccord vis-à-vis d'un prétendu dialogue qui pourrait avoir avec les terroristes du m23. L'autorité territoriale a été présente du début de l'activité jusqu'à sa fin. La marche s'est déroulée dans le calme, il n'y a pas eu de dégâts, que ce soit humains moins encore matériels. Nous  tenons à saluer le sens d'écoute de la population de Rutshuru. Cette mobilisation a été très importante, dans notre activité. La population est en train de comprendre que c'est elle le souverain primaire, donc, le pouvoir constitutionnel lui appartient et que c'est à elle de décider des allies ou pas à la RDC » a indiqué François Kamate, militant de la LUCHA/section Rutshuru.

Dans leur mémorandum déposé à l'administrateur militaire du territoire de Rutshuru sur le lieu de la chute de la marche, les manifestants dénoncent l'occupation des plusieurs entités de l'Est du pays par des groupes armés, mettant en mal la quiétude de la population. « Depuis près de 40 jours, la cité de Bunagana et plusieurs autres localités du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu sont sous occupation du M23, une rébellion défaite en 2013 et dont on ne parlerait plus si Félix Tshisekedi n’avait pas assuré à ses membres l’impunité totale et la réintégration dans la gouvernance du pays. Un peu plus au Nord, les ADF et des CODECO poursuivent tranquillement et avec intensité la vague des massacres en grande ampleur ciblant des civils en territoire de Beni au Nord-Kivu et dans une partie de la province de l’Ituri. Depuis plusieurs années, de pans entiers du territoire national sont contrôlés par des groupes armés à l’Est de la République Démocratique du Congo sans que les autorités Congolaises ne semblent saisir la gravité de la situation et n’agissent à la hauteur du danger » indique leur mémo.

Pendant ce temps, les manifestants accordent un ultimatum de 48 heures à la MONUSCO pour retirer ses militaires sur le sol congolais, pour, disent-ils, « son inefficacité face à l'activisme des groupes armés ». Ils plaident pour le remplacement des casques bleus, en renforçant la brigade d'intervention en troupes et en moyens logistiques.

La marche qui a débuté à 8h30 a pris fin  à 10h30. Lors de la manifestation, ce mouvement pro-démocratie indique également avoir sensibilisé la population sur le rôle qu'elle doit jouer pendant cette période où le territoire de Rutshuru regorge des déplacés qui vivent dans des conditions tellement difficiles.

Jocel Kasereka Biryeka