La RD Congo peut aussi compter sur le neuvième forum de l’OCDE

Plusieurs acteurs miniers venus de tous les coins de la planète ont discuté sur le respect de l’exploitation minière dès l’extraction jusqu’à l’exploitation : Au cours du 9ème Forum de l’OCDE tenu à Paris, la RDC a été représenté par 28 délégués qui ont plaidé pour le développement durable des villages pauvres et pourtant riches en minerais.

La RD Congo peut aussi compter sur le neuvième forum de l’OCDE

Paris, la capitale française est aussi le siège mondial de l’OCDE (Organisation de coopération et développement économique). Cette organisation internationale qui s’intéresse aussi aux activités minières a organisé  du 04 au 06 mai de l’année en cours, un forum sur la situation minière dans le monde où plusieurs personnalités ont pris part.  Sur  plus de 500 acteurs miniers venus de tous les coins de la planète, la RDC a été représenté par 28 délégués dont les opérateurs miniers, les membres de la société civile et les autorités publiques.

Ce neuvième forum  s’est beaucoup plus penché sur la mise en œuvre  de «guide  de Devoir  de diligence». Ce Devoir consiste à regarder si le processus  de traçabilité  des minerais  depuis le lieu  de l’extraction (puits) jusqu’au  centre  de l’exportation  est respecté. Cela permet de  montrer si les minerais  vendus sur le marché mondial  ne viennent plus dans les zones  des conflits  ou à haut risque, qualifiés de « minerais de sang ».

Peut-on compter sur ce forum?

Selon Jamal Useni, Coordonnateur de Save act mine (SAM),   une organisation de la société civile de la règlementation minière au Nord Kivu, aussi invité à ces assises, accorde l’importance de la tenue de  ce forum  à trois niveaux: «sur le plan local, le Nord-Kivu peut aussi compter sur ce cadre qui ouvre les discussions  autour  des problèmes réels qui concernent l’évacuation des stock des minerais qui trainent encore dans les sites miniers et ceux  saisis à cause des irrégularités administratives. Cela, pour l’intérêt économique du pays», démontre-t-il, moyennement satisfait car son avis a été recevable par l’organisateur.

Aussi, ajoute-il: «Sur le plan national et régional, cette rencontre est si importante car étant un espace de dialogue, a permis de discuter également sur le trafic illicite transfrontalier des minerais congolais, favorisé par certains pays voisins de la région».

Pas des débats miniers sans la RDC

La RD Congo a été parmi les pays phares dans cette réunion à cause de sa richesse minière. Cette hypothèse s’est confirmée par le fait qu’il fallait attendre l’entrée du délégué de la RDC à la CIRGL (Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs), Baudouin Hamuli Kabaruza, Codonateur national de la CIRGL,  qui est entré dans la salle avec un léger retard. Et malgré son retard, le public l’applaudit: «on ne peut pas discuter des problèmes  miniers dans le monde  sans la RD Congo», avoue le modérateur français.

En plus de la RDC, il a été remarqué la présence de la Chine pour la  première fois dans  des  telles rencontres, dont la participation active a beaucoup émerveillé le public et en particulier Jamal Useni :«Non seulement la délégation Chinoise, parmi les  grandes  puissances du monde, a été concrète dans ses propos en terme de relations gagnant-gagnant, mais aussi la Chine est surtout utile dans la Région des grands lacs où elle est le premier pays consommateur mondial de l’étain».

Songer d’appliquer aussi les sanctions

Pour sa part, invité au Forum, Saleh Kasongo, membre de Maniema liberté, association qui milite pour l’exploitation responsables des minerais, basée à Kindu en province du Maniema, rassure que ce débat permettra  une extraction responsable des minerais, ce qui  pourra engendrer la relance  économique de certains villages qui regorgent les minerais : «En plus des matières précieuses dont la Tantalite, la cassitérite et le tungstène ainsi que de l’Or qui composent le jargon minier 3T+l’Or, plusieurs autres  minerais seront exploités. Même si  les efforts  d’anéantir toutes les forces négatives et d’installer les comptoirs sont encore en cours», a-t-il espéré pendant son séjour dans la capitale du Nord-Kivu en partance vers sa province.

Par contre, la faiblesse de ce forum est qu’il n’a pas songé  à sanctionner les pays  qui ne respectent pas  les normes sur le respect de la traçabilité des minerais fixées par la CIRGL-OCDE. C’est par exemple confirme-t-il : «la Cassitérite est exploitée à l’Est de la RDC, mais curieusement, c’est le Rwanda  qui sort ces derniers temps premier producteur africain au Marché mondial », regrette Saleh Kasongo.  

Les multinationales doivent exploiter légalement

Même inquiétude pour  Brigitte Mubaya, dela société civile minière qui juge les lois de la CIRGL de non contraignantes,  contre les gens  qui violent du jour au jour  les normes les conventions de l’OCDE, dont celle de stopper la route aux minerais du sang qui traversent les frontière frauduleusement jusqu’à enrichir d’autres pays voisins et non les pays producteurs: « dans le territoire de Walikale, par exemple,  où s’exploite plus des minerais, il n’y a pas de routes, pas de maisons vivables, moins encore, pas d’électricité », dévoile cette activiste. Elle poursuit: « Les entreprises qui œuvrent en ces lieux, doivent penser  à instaurer des projets  de développement durable. Mais aussi, les multinationales ne sont pas obligées de demeurer dans l’exploitation illicite des minerais dans la région. Production qui est à mon avis, à la base des plusieurs conflits armés  dans le monde », dénonce-t-elle.

Cosmas M.