Une jeune fille tuée par balle à Kyeshero, un policier traduit en Justice

​​​​​​​Le policier Niyonzima Bavungameshi Jean a comparu en flagrance le mercredi 6 févier 2019 devant le tribunal militaire garnison de Goma pour meurtre d’une jeune fille de 14 ans au quartier Kyeshero (à l'ouest de la ville de Goma) le mardi 5 février. L’incriminée nie le meurtre et déclare avoir plutôt procédé à la protection d’une vie humaine au bureau dudit quartier ou une foule en colère a voulu lyncher un présumé voleur.

Une jeune fille tuée par balle à Kyeshero, un policier traduit en Justice
Audience

Ce premier jour de l'audience consistait à l'identification des prévenus, à réunir tous les éléments de preuve et à l'audition de quelques enseignants. Le ministère public, représenté par l'auditeur militaire, le lieutenant Jean Paul Amisi, accuse le policier Niyonzima Bavungameshi Jean d'avoir tiré à balle réelle sur Yvette Mirindi (14 ans). Selon l'organe de la loi, le prévenu avait bel et bien donné la mort sciemment à cette jeune fille: « C'est d'ailleurs ce qui avait suscité cette clameur publique. Pourquoi les habitants de Kyeshero ne voulaient que vous lapider vous et le voleur que vous prétendiez garder et pas d'autres policiers qui étaient là présents ? », lui a demandé le lieutenant Jean Paul Amisi.

Avec un ton sûr, moins inquiétant, l'accusé a nié avoir tiré à bout portant sur les manifestants: « La foule était trop agressive. C'est ainsi que notre commandant nous avait ordonné de tirer en l'air. J'ai tiré quatre balles en l'air et, si vous voyez bien, mon chargeur a encore 26 cartouches dedans. Ce n'est donc pas moi qui ai tué la fille.  J'étais également surpris lorsqu'on est venu me prendre au bureau, je ne savais pas le motif de mon attestation. C'est arrivant devant les chefs que l'on m'a parlé de Cette situation. Moi en tous cas, Je n'ai pas tiré sur la fille ", a déclaré le prévenu. En voulant toutes les précisions et clartés dans l'affaire, le ministère public a demandé la comparution de trois policiers qui étaient avec le prévenu Niyonzima ainsi que deux commandants de la police Nationale congolaise. La requête a été admise, jugée fondée et recevable par le tribunal militaire.

Le sort de ce prévenu reste encore à connaitre car pour ce premier jour rien n'a été donné comme conclusion finale jusqu'à tard dans la soirée. Le juge Président, le capitaine Jean Marie Mwanza, a renvoyé l'audience au samedi 9 février prochain.

Le père biologique de la victime a comparu à cette première séance de l’audience, en compagnie d'une dizaine d'avocats, pour le compte des parties civiles. 5 autres personnes dont le chef de quartier Kyeshero, le commandant du groupe mobile d'intervention du quartier Mugunga (dans la partie ouest de Goma) le prévenu voleur sauvé de justesse de la foule par la police avant qu'il ne soit lapidé, ont comparu comme enseignants.

Tenez, une vive tension a été enregistrée au quartier Kyeshero tôt le mardi 5 février 2019 alors que les jeunes de cette entité voulaient mettre fin à la vie d’un présumé voleur. Dans une tentative de protéger le suspect, un policier a tirée à balle réelle sur une jeune fille. Celle-ci est morte sur le champ. La foule s’est ainsi emprise au bureau du quartier en l’incendiant.

Prince Bagheni