Walikale: la localité stratégique de Kalembe tombe aux mains des rebelles M23
La localité de Kalembe, dans le territoire de Walikale, est désormais sous contrôle des rebelles du M23, après une violente bataille contre les résistants patriotes Wazalendo, en manque de munitions. Le député national Willy Mishiki alerte sur cette situation préoccupante et appelle à une réaction urgente du gouvernement.
Le député national Professeur Willy Mishiki dans une déclaration alarmante, il a appelé ses collègues de l'Assemblée nationale à agir rapidement, craignant que la situation ne dégénère davantage. Il met en garde contre une potentielle perte de confiance des résistants patriotes envers le gouvernement si la situation sécuritaire n'est pas rapidement stabilisée.
« Les combattants du M23 ont pris de l’avance sur les résistants patriotes Wazalendo, qui, démunis de munitions, ont fini par se replier dans les collines surplombant Kalembe. Cette localité, très stratégique, ouvre l'accès à Lubero, Rutshuru et à la province de la Tshopo via le groupement d'Oninga », a expliqué le député.
Il a décrit la scène comme "déchirante", soulignant que les Wazalendo, privés de soutien logistique, n'ont pu tenir face à l'avancée des rebelles. « Notre gouvernement semble distrait par les discussions sur le cessez-le-feu de Luanda, tandis que l'ennemi gagne du terrain. Les FARDC ne se battent plus, et cela risque de miner la confiance des patriotes. Ceux-ci auront bientôt à choisir entre s’allier aux envahisseurs pour protéger leurs terres ou se retourner contre un gouvernement qu’ils jugeront complice », a-t-il averti.
Face à cette situation, Willy Mishiki exhorte l'Assemblée nationale à organiser une plénière d'urgence sur les questions sécuritaires et humanitaires. Il estime que la prise de Kalembe met en péril non seulement le Nord-Kivu, mais aussi les provinces voisines telles que le Maniema, le Sud-Kivu et même l’ensemble du territoire national.
« L’état de siège a perdu le contrôle de six territoires ruraux au Nord-Kivu, maintenant envahis par le M23 et l’ADF. Seule la ville de Goma, encerclée par les rebelles, reste sous contrôle symbolique des autorités. Si nos recommandations ne sont pas prises en compte, nous n'aurons d’autre choix que de démissionner de l'Assemblée nationale, car notre présence n'aura plus de sens », a-t-il averti.
Avant la chute de Kalembe, les forces locales du NDC-Rénové et de l’APCLS avaient résisté pendant cinq heures, dès 4 heures du matin, mais en vain, faute d’un soutien logistique promis depuis deux mois par les FARDC. Le député Mishiki insiste sur l’urgence d’une réponse gouvernementale pour éviter que d’autres territoires ne tombent sous le contrôle des rebelles.
Victoire Muhindo