Walikale : 10 ans après les massacres à Busurungi, les déplacés ne sont pas assistés

​​​​​​​Les massacres des populations civiles à Busuringi en groupement Waloa Loanda dans le territoire de Walikale à l'ouest de la province du Nord-Kivu sont toujours dans les mémoires des personnes qui ont perdu les leurs. 10 ans après, les rescapés de ces affres campés dans des villages environnants disent être consternés par la non-assistance dont ils sont victimes. Ils demandent au gouvernement de stabiliser le territoire pour qu’ils regagnent leurs anciens milieux.

Walikale : 10 ans après les massacres à Busurungi, les déplacés ne sont pas assistés
Les déplacés ne sont pas assistés à Busurungi/Walikale

À 9 kilomètres au Nord de Walikale-centre, précisément à Nyamitaba sont campés environ deux-cents déplacés. Cent autres sont dans les villages Kirundu et Ilunga à environ 12 et 13 kilomètres du centre du territoire de Walikale. Ils disent ne pas avoir un œil regardant de qui que ce soit sur leur sort après le massacre du 09 Mai 2009 à Busurungi, le jour où ils avaient perdu leurs familiers.

 « Depuis 10 ans nous sommes ici, et il n’y a aucune assistance de la part ni de nos autorités, ni des organisations humanitaires. Nous vivons avec toute la souffrance du monde et ce ne sont que les concitoyens rencontrés ici qui nous aident avec des petits vivres et non-vivres. Encore que, c’est quand nous travaillons pour eux qu’ils nous donnent quelque chose à mettre sous la dent. La situation dans laquelle nous vivons est inhumaine » témoignent ces déplacés devant la presse.

Ils lancent un cri d’alarme aux autorités : « Notre principale activité, c’est le champ, et puis les champs qui appartiennent aux concitoyens que nous avons rencontrés ici. Avec ça, nous sommes désespérés, nous ne croyons plus en une aide humanitaire. Tout ce que nous demandons à nos autorités, c’est de rétablir la paix dans notre village, afin que nous puissions y rentrer. La plupart de nos enfants n’étudient même plus »

Pour le président de la communauté Buuma Bwa Batembo, les autorités doivent vite prendre leurs responsabilités afin de favoriser le retour de ces déplacés dans leur village d’origine.

« Le gouvernement doit mettre toutes ses batteries en marche pour stabiliser les villages de ces gens cantonnés ici depuis 10 ans. Et puis jusqu’à maintenant il n’y a même pas d’éléments de l’armée nationale dans le groupement Waloa Loanda. C’est aussi ça la crainte de certains déplacés quand ils prennent l’initiative de rentrer chez eux » a déclaré Pablo Matabaro, président de la communauté précitée. Il fait aussi savoir que les groupes armés sont aussi mobiles dans ce groupement où même les autorités coutumières sont dépassées.

Du 9 mai 2009 au 9 mai 2019, cela fait dix ans que ces meurtres ont été vécus dans le Busurungi où une centaine des personnes ont été exécutées par des présumés rebelles Rwandais FDLR et plus de deux cents maisons incendiées par ces forces négatives.

Suite à cette situation, les habitants de ce village étaient condamnés à fuir et actuellement plusieurs familles de ces déplacés se sont réfugiées au centre de walikale pour être cantonnés sur le tronçon walikale-Mubi. 10 ans passés dans le deuil et cerné par la mort avec son odeur infecte, ces familles déplacées se souviennent encore de ces meurtres de plusieurs membres de leurs familles.

Glody MURHABAZI