Fatshi à l’Est : la soif de paix des Congolais

Depuis sa prise des fonctions en janvier de cette année, c’est la première fois que le Chef de l’Etat effectue une tournée à l’intérieur du pays. Le choix porté sur le Haut Katanga et le Nord-Kivu contient une charge émotionnelle et une portée sociopolitique considérable. Certes, l’accueil chaleureux et triomphal lui réservé par les populations de ces deux villes martyres a été à la hauteur des attentes tout autant des autochtones que des expatriés ayant choisi le Congo comme leur seconde patrie.

Fatshi à l’Est : la soif de paix des Congolais
Soif de paix des Congolais

La paix, rien que la paix !    

Les images relayées sur les réseaux sociaux, les médias locaux et internationaux ont démontré suffisamment les sentiments exprimés à travers les danses folkloriques et chansons populaires de ces populations qui rivalisaient d’ardeur pour donner à cet accueil un caractère spécial. La paix, rien que la paix et toujours la paix : tels sont les messages contenus dans ces exhibitions sensibles. « Plus jamais la guerre, on est fatigué, on en a marre ! Selon des informations provenant des différents groupes socioculturels autochtones, ces messages ont constitué l’essentiel des discours prononcés par les représentants des différentes communautés tribalo-ethniques locales tout comme ceux des Congolais vivant dans les Etats voisins de l’Est, venus expressément du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi, de la Tanzanie, du Soudan du Sud et de l’Ethiopie.

A côté de ces messages exprimés ouvertement, il y a lieu de noter un autre son de cloche, à savoir le rejet des actes et comportements conduisant à l’insécurité et aux troubles sanglants. Tout comme ceux qui sont tentés de se livrer à des manipulations de nature à inciter les populations à entretenir et à répandre des sentiments de tribalisme, de la division et de la haine au sein des populations locales. Avec en pointe les déclenchements des guerres fratricides à connotation tribalo-ethnique. Brisant la cohésion nationale et la cohabitation pacifique et civilisée obtenue de longue lutte.

Bastion des convoitises extérieures

Le penseur et révolutionnaire Franz Fanon disait au début du siècle que l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette est placée au Congo. La découverte des richesses minérales incommensurables au Congo a eu comme conséquences d’attirer des convoitises extérieures sur la base des motifs fallacieux. L’objectif recherché étant l’exploitation et le contrôle de ces richesses.

L’histoire récente nous renseigne que les troubles sanglants survenus au lendemain de l’avènement à la souveraineté en 1960 avait caché les convoitises des puissances occidentales hégémoniques. C’est l’époque des conflits entre les puissances capitalistes et les Etats communistes de l’Est.

La guerre du Shaba avait été reconnue comme la face cachée des affrontements entre le bloc communiste, regroupé autour du MPLA d’Agostino Neto et le courant capitaliste de l’Unita de Jonas Savimbi et du FNLA de son allié Roberto Holdein. Le sang avait coulé à flot parmi nos frères angolais et des contingents congolais. Jusqu’à la conclusion de l’Accord de Gbadolité entre les frères ennemis Jonas Savimbi et Edouardo Dos Santos. Il faudra attendre la mort de Jonas Savimbi pour voir poindre la paix à l’horizon. Entretemps, que du sang avait coulé de part et d’autre !

A cause des convoitises extérieures, le Congo a connu d’autres guerres sanglantes. Les rébellions mulelistes pendant cinq ans ont eu comme effet les destructions des infrastructures agropastorales, industrielles, économico-commerciales et scientifiques. Sous des prétextes mensongers et fallacieux de poursuivre des interahamwe hutu rwandais, l’armée régulière rwandaise s’est transformée en AFDL pour occuper quatre provinces du Congo. En changeant tour à tour de dénominations selon les humeurs du pouvoir de Kigali en vue d’exploiter les richesses du pays.

L’histoire notera que c’est dans territoires de l’Est, du Sud Est et du Centre que l’on compte les 9/10 ème des prisonniers politiques et d’opinions durant ces guerres de libération contre les occupants rwando-ougandais. Tout comme le nombre effrayant des massacres, destructions méchantes, assassinats, viols répétitifs et déplacements massifs des populations.

Les populations de l’Est n’ont jamais cessé de répéter ces messages et les villes de Lubumbashi et de Goma ont servi de test de ce climat, d’autres cris de détresse et du rejet de guerre que le Chef de l’Etat est venu vivre de visu. Plus jamais de sang, des destructions méchantes, des viols répétitifs, des déplacements massifs des populations et des assassinats gratuits !      

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