RDC-Ebola : Insécurité à Butembo, cause de l'aggravation de la contamination

Les attaques et incursions à répétitions des rebelles armés à Butembo dans la province du Nord-Kivu où se vit actuellement une situation sanitaire délicate, complique la tâche des personnels soignants pour la riposte contre Ebola. Dans certaines de ces attaques même les médecins et infirmiers sont pris pour cibles alors qu'ils soignent les malades de cette fièvre qui décime la population du Nord-Kivu depuis le mois d'août dernier.

RDC-Ebola : Insécurité à Butembo, cause de l'aggravation de la contamination
Insécurité à Butembo

Une attaque aux cliniques universitaires de l'Université catholique graben de Butembo avait couté la vie à un agent international le 19 avril dernier. Le meurtre du docteur Richard Mouzoko avait conduit à une manifestation des personnels soignants qui avaient déposé un mémorandum auprès du maire de Butembo avec des revendications de leur sécurité pour marquer l'urgence de leur lutte contre Ebola. Seulement voilà ; la situation sécuritaire n’a fait que s’empirer.

Les attaques, causent souvent la paralysie des plusieurs autres activités en ville de Butembo. Avec ces différentes paralysies, les risques de contamination de la maladie à virus Ebola augmentent de plus en plus alors que la maladie arrive dans une phase où il faut à tout prix couper la chaine de contamination.

Les équipes de la riposte contre Ebola ont aussi du mal à œuvrer normalement avec notamment des difficultés de faire leurs activités depuis  maintenant six jours environ. Le samedi 4 mai dernier par exemple, toutes les activités ont été paralysées à Butembo suite à la manifestation des taximan-motos qui protestaient contre l'assassinat d'un de leurs qui a été criblé des balles dans la veille au cimetière par un policier, lors de l'enterrement d'une patiente morte d’Ebola.

Le lundi 6 mai, les équipes de riposte sont restées immobiles  dans leurs bases, craignant pour leur sécurité pendant que la ville était sous une attaque attribuée aux miliciens Mai-mai, attaque qui selon un milicien, avait mission de mettre fin à la maladie a virus ebola. 8 assaillants et un policier y avaient laissé leurs peaux.

Les activités ont timidement repris le mardi 7 mai matin, ces activités ont été aussitôt interrompues après une folle rumeur faisant état de la mort d'un autre taximen qui serait tamponné par une jeep engagée dans la réponse contre Ebola.

Le mercredi 8 mai, ce sont des tirs en armes lourdes et légères entendues tôt le matin qui ont paralysé de nouveau toutes les activités. Au micro de Georges Kisando, notre confrère depuis Butembo, le docteur Justice NSio, sous coordonnateur de la riposte à Butembo s'est dit très inquiété par ce fléau qui selon lui est un véritable danger pour la riposte et pour la communauté car le bilan des malades confirmés risque de s'alourdir.

On ajoute aussi les attaques à répétitions contre les centres de traitement, centres de transits et des triages qui sont régulièrement ciblés et incendiés alors que sur le premier, les malades d'Ebola sont pris en charge.

Actuellement, la ville de Butembo constitue l'un des plus grands foyers de cette épidémie avec plus de 600 décès seulement dans les zones de santé de cette ville commerciale selon les derniers chiffres du ministère de la santé.

La semaine dernière, le docteur Michel YAOO, coordonnateur de l'OMS chargé de la réponse contre Ebola  en province du Nord Kivu et de l'Ituri, a fait savoir que deux milles cas sur les douze milles contacts suivis sont introuvables suite aux mouvements des populations dans la région affectée à la fois par Ebola  et insécurité.

Au Nord-Kivu et en Ituri justement, Ebola a déjà fait plus de mille soixante (1060) décès depuis son apparition à Mangina en territoire de Beni où le virus avait été déclaré le 1er août 2018.

Glody MURHABAZI