RDC: le gouvernement multiplie des promesses, les enseignants boycottent à nouveau la rentrée scolaire

Un mois après la rentrée scolaire, plusieurs écoles primaires publiques n’ont toujours pas repris leurs activités, en dépit des promesses du gouvernement. Cette situation met en péril l’année scolaire et l’éducation des élèves.

RDC: le gouvernement multiplie des promesses, les enseignants boycottent à nouveau la rentrée scolaire
© la prunelle

Certaines écoles primaires publiques sont toujours fermées aucun enseignants ne vient enseigner. Cela perturbe le rythme d'apprentissage et entraîne des lacunes dans les connaissances scientifiques. Les enfants ceux issus de milieux défavorisés, n'ont pas toujours accès à des ressources éducatives adéquates à domicile, ce qui accentue les inégalités.

Les parents délèves, tout en soutenant les revendications des enseignants, appellent à des solutions urgentes pour que les cours reprennent. «C’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu», déplore maman Zawadi, mère d’un élève. « Les enseignants ne sont pas payés, et nos enfants en subissent les conséquences », ajoute-t-elle.

« Mon enfant n'étudie plus depuis des semaines, suite au non-paiement des enseignants. Le syndicat doit agir pour que les cours reprennent tout en plaidant pour les enseignants car l’éducation de nos enfants est très importante »; explique maman Zawadi parents d’un écolier à l’EP Patemo.

Les enseignants sont déterminés à faire entendre leur mécontentement et ne reprendront le travail que lorsque leurs revendications seront satisfaites »

Une enseignante de l’école primaire en ville de Goma; qui n’a pas voulu donner son identité a expliqué que les enseignants ne sont pas prêts à reprendre sans une augmentation de salaire, soulignant que la situation actuelle pourrait mener à une année blanche si le gouvernement n'agit pas rapidement.

« Tous les enseignants ne sont pas prêts à reprendre le travail sans motivation. C'est pourquoi il y a une telle résistance, surtout dans les écoles primaires. Observer le risque d’une année blanche  ce n'est pas notre affaire, c'est au gouvernement de décider. Nous ne retournerons en classe que lorsque tout sera en ordre »; précise l’enseignante.

Les enseignants en grève demandent une augmentation salariale pour atteindre 500$ par mois; en poursuivant leur grève ils réclament un barème salarial uniforme, la rationalisation de la gratuité de l'enseignement, des procédures de mise à la retraite, et la valorisation des inspecteurs et agents administratifs.

Jean-Bosco Puna, porte-parole de la Synergie des syndicats de la RDC, a appelé le gouvernement à éviter les méthodes fortes qui nuiraient à la formation des enfants.

« La Synergie des syndicats des enseignants fait remarquer au Gouvernement que face à la misère criante, ni les menaces de désactivation, ni celles d’arrestation ou appels de certains syndicats ne pourront permettre une reprise effective et sereine des activités scolaires. Dit-on, la pédagogie est une nourriture cachée »; déclare-t-il.

Les élèves finalistes, quant à eux, expriment leur inquiétude de ne pas être prêts pour l’ENAFEP. « Cela fait plus d’un mois que je n’ai pas encore commencé les cours. J’ai peur de ne pas bien travailler à l’ENAFEP et de redoubler »; confie Amani Mudahama, finaliste à l’EP Matunda.

La reprise des enseignements reste hypothétique…

La Première ministre, Judith Suminwa a recommandé aux enseignants d'éviter de pénaliser les enfants, qui risquent une année blanche. Elle appelle les enseignants grévistes à faire preuve de patriotisme et à reprendre les cours.

La cheffe du gouvernement, a rappelé qu'une commission paritaire entre le gouvernement et les syndicats avait déjà convenu de paliers progressifs pour répondre à cette revendication. Elle a précisé que son gouvernement, bien qu'ayant hérité du budget précédent, avait fait preuve de bonne volonté en traitant la question des salaires des enseignants et qu'ils envisagent des efforts supplémentaires après l'approbation du nouveau budget par le Parlement.

« Je pense qu’une certaine dose de patriotisme est importante pour ne pas laisser nos enfants à l’abandon et leur permettre au moins d’aller à l’école », a-t-elle conclu.

Malgré cet appel de la première ministre, les enseignants restent déterminer, ils ne conditionnent la reprise des cours que par l’amélioration de leur condition de vie.

Eglo kalim