Goma: Reconnaissance des diplômes, le Professeur Lucien Zihindula dénonce la confusion des certains Organismes
Dans les années et mêmes les mois passés, notre rédaction a été saisie par certains finalistes déçus d’avoir été écartés de certains processus d’engagement faute de détention d’un Diplôme issu d’une institution universitaire reconnue par l’UNESCO. Ayant appris que l’ISIG-Goma ferait partie de ces institutions, nous avons tenu à savoir ce qu’en pensent les autorités académiques de cette institution. Ainsi, avec un point de vue assumé, le Professeur Lucien ZIHINDULA BIGURU, enseignant et Directeur Général de l’Institut Supérieur d’Informatique et de Gestion, a jugé ces organismes des nations unies des confusionnistes animés des mauvaises fois. Il l’a dit dans une interview exclusive accordée au groupe de presse l’Emergence.
Em-Gr: Professeur, êtes-vous au courant du fait que certains de vos produits seraient déçus de constater que l’ISIG-Goma ne figure pas sur la liste des institutions du Nord-Kivu reconnues par l’UNESCO et des dommages que cela peut entrainer une fois à la quête d’emploi ?
Prof. Lucien : Il y a environ trois ans, j’avais été saisi par un groupe d’anciens étudiants de l’ISIG-Goma qui tenaient à ce que des démarches soient menées par le Comité de Gestion et le Conseil d’Administration afin que l’ISIG-Goma figure aussi sur la liste des institutions du Nord-Kivu reconnues par l’UNESCO.
Je me rappelle bien que ces anciens étudiants avaient insisté sur le fait que la tâche ne devrait pas être difficile pour la simple raison qu’ils auraient « vu » ce qu’ils appellent de « petites institutions nouvellement créées » sur cette fameuse liste et ils s’étonnaient de ne pas y voir leur institution pourtant considérée parmi les plus importantes de Goma.
Quoique très étonné j’avais pris la question avec tout le sérieux qu’elle semblait mériter. J’avais rapidement saisi mon Conseil d’Administration et il s’en était suivi une série des démarches, notamment auprès de certains fonctionnaires de l’UNESCO qui a déjà eu à financer certains de mes voyages de recherches en tant que Directeur général de l’ISIG-Goma (VOIR http://indico.ictp.it/event/a14294/material/7/0.pdf participant N°75) ainsi qu’auprès de certaines organisations onusiennes. Il s’était clairement dégagé qu’il s’agissait soit d’une insuffisance d’informations sur le Statut de l’UNESCO ou alors d’un cas de mauvaise foi dans le chef de certains recruteurs. Nous avions alors communiqué avec les étudiants concernés ainsi qu’avec les agents de l’ISIG et espérions avoir bouclé la question. En recevant, aujourd’hui en Juillet 2019, votre magazine pour ce même problème, je comprends que ma communication sur la question était nettement insuffisante et sur ce, je vous renouvelle mes remerciements.
Em-Gr : Qu’est-ce qui vous pousse à qualifier cette action d’une confusion et/ou d’une mauvaise foi ?
Prof. Lucien : en réalité c’est très simple. Comme on peut le lire clairement sur le site officiel de l’UNESCO (https://fr.unesco.org/ ) et comme on devrait le savoir par la simple culture générale, l’UNESCO est une agence intergouvernementale ! Cela veut dire que l’UNESCO travaille avec des systèmes éducatifs nationaux et ne peut, en aucun cas, se muer en une agence d’accréditation des établissements particuliers ! Comme on parle de verbe RECONNAITRE, on peut affirmer que l’UNESCO reconnaît le système éducatif rd-congolais et, par conséquent, l’UNESCO reconnait, si vous voulez, tout établissement universitaire agréé par les autorités compétentes en RDC. S’agissant de l’Institut supérieur d’informatique et de Gestion (ISIG) de Goma ( www.isig.ac.cd ), point n’est besoin de rappeler que notre institution a été créée en 1992 et dispose depuis 2006 ( 13 ans déjà ), d’un décret présidentiel, appelé à juste titre « agreement définitif » étant donné qu’il s’agit de la plus haute reconnaissance qu’un établissement privé peut obtenir de l’Etat congolais. Voilà pourquoi j’affirme que d’une part ça relève de l’ignorance de la nature intergouvernementale de l’UNESCO que de croire qu’elle peut élaborer une liste d’institutions particulières qu’elle reconnait et d’autre part, il s’agit d’un cas manifeste de mauvaise fois que de propager des rumeurs visant à jeter de l’opprobre sur l’ISIG-Goma dont la réputation dépasse très largement les frontières de notre Pays et dont l’importance sur l’échiquier académique national n’est plus à démontrer.
Em-Gr : Quels sont les éléments objectifs qui appuient votre conviction que la réputation de l’ISIG est bonne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ?
Prof. Lucien : Pour éviter toute confusion, je tiens à entamer la réponse à votre question en affirmant que tout n’est pas parfait à l’ISIG. Nous avons conscience qu’il y a des choses à améliorer et nous y travaillons justement dans le cadre de notre plan stratégique 2019-2024. Au niveau national, l’ISIG-Goma dispose d’une expertise assise d’environs dix ans de gestion globale automatisée grâce à des outils informatiques de pointe conçus et implémentés au sein même de l’ISIG et sans recours à une quelconque expertise extérieure. Il y a aussi, depuis déjà plusieurs comités de gestion (je ne fais que continuer la tradition . . .) une constance des valeurs de travail doublées de hautes considérations éthiques dans la désignation par le Conseil d’Administration des animateurs de l’ISIG. Un diplôme de Doctorat est certes nécessaire pour diriger l’ISIG mais il n’est pas en soi suffisant ! Il faut le doubler de beaucoup de qualités morales, civiques et humaines ! Cette combinaison de ressources humaines très bien formées pétries de hautes valeurs éthiques à une intégration efficace de nouvelles technologies à tous les aspects de la gestion de l’ISIG entraîne une transparence qui accroit chaque année notre appréciation par les services ad hoc de notre ministère de tutelle. Le fait que nous soyons capables, malgré la crise générale, de construire pratiquement un bâtiment pour chaque mandat tout en investissant dans l’amélioration de la partie « soft » de notre fonctionnement est une des conséquences de la rigueur devenue traditionnelle dans notre institution. Je pourrai continuer à vous énumérer des faits vérifiables et mêmes à vous fournir des éléments indiquant que notre savoir-faire interne fait déjà l’objet d’une consultance par certaines institutions qui veulent, à juste raison, s’engager sur la même voie que nous. Nous les encourageons !
En affirmant que la réputation de l’ISIG dépasse déjà nettement les frontières nationales, je n’exagère en rien. Au niveau régional, beaucoup de nos anciens finalistes de Gestion de Développement, de Santé, de Gestion des institutions de Microfinance et d’Informatique consolident notre réputation par la qualité de travail qu’ils y rendent. Il arrive même que certains de nos jeunes étudiants assument sans complexe de saines ambitions au point de rafler des prix continentaux. Le dernier exemple date de moins de deux mois à Kigali ( https://emergence-groupe.com/index.php?action=aread&slug=goma-surveiller-l-volution-de-la-grossesse-une-application-made-in-goma-voit-le-jour ). Nous collaborons efficacement avec des institutions comme l’Université catholique d’Afrique Centrale de Yaoundé d’où nous recevons des enseignants et où nous envoyons nos assistants se former. Il n’y a pas longtemps l’ISIG a soutenu l’inscription et même l’intégration de certains de ses enseignants à l’école doctorale de l’Université d’Antananarivo au Madagascar.
Si notre modestie doit en subir un coup, nous l’assumons. Retenez aussi que l’Institut Supérieur d’Informatique et de Gestion de Goma a été élu, depuis l’assemblée générale de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) de Mai 2017 à Marrakech ( https://www.auf.org/a-propos/les-instances/le-conseil-associatif/ ), comme membre du bureau du Conseil Associatif de cette agence qui est en fait l’opérateur universitaire de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Faut-il rappeler qu’avec ses plus de 900 membres, l’AUF constitue le plus grand réseau universitaire mondial ?
Pour revenir à l’objet de notre entretien, j’espère que cette longue réponse vous permet de comprendre pourquoi c’est clairement de la mauvaise foi que de prétendre disposer d’une liste des institutions du Nord-Kivu où l’ISIG est omis. Même si elle relève de la manipulation, j’aurais voulu jeter un coup d’œil sur cette fameuse liste et me faire une idée sur les institutions qu’elle comporte. Cela serait révélateur de la nature et des motivations des auteurs de la rumeur !
Em-Gr : Même si le site officiel de l’UNESCO ne comporte pas une telle liste compte tenue de sa nature intergouvernementale, comment réagirait vous si certains de vos produits vous exhibaient un site web d’une autre organisation qui énumère effectivement des établissements du Nord-Kivu sans mentionner l’ISIG ?
Prof. Lucien : Admettons que nous parlons déjà d’autres choses ! Si certains de nos étudiants de deuxième année de graduat à l’ISIG arrivent si facilement à concevoir des sites web et à en trouver un bon hébergement, qu’est-ce qui empêcherait aux adultes animés de mauvaise foi de financer un site web et de s’y autoproclamer « institutions de Goma reconnues par l’UNESCO » ? Je suis persuadé que lorsqu’ils liront cet échange ils comprendront que leur fanfaronnade trahit une certaine forme d’ignorance. Pour répondre plus directement à votre question, je ne dispose pas de temps et moins encore de mission pour réagir à toutes les formes de rumeurs que les gens peuvent véhiculer mêmes lorsque ces dernières sont appuyées par un site web portant maladroitement un logo d’une organisation onusienne.
Em-Gr : Selon vous, qu’est-ce qui serait à l’origine de cette rumeur ?
Prof. Lucien : La médiocrité !
Em-Gr : Y auraient-t-ils d’autres institutions qui subissent le même sort ?
Prof. Lucien : J’imagine qu’il y a d’autres institutions mais, n’ayant jamais vu cette fameuse liste je ne saurai pas vous les citer.
J’ai déjà eu à discuter de cette rumeur avec certains chefs d’établissements, membres comme moi de la Conférence Provinciale des Chefs d’Etablissements de notre province du Nord-Kivu. Nous avons eu plus à rigoler de cette rumeur qu’à en analyser les institutions ciblées. En réalité, très peu de personnes ont eu à voir la fameuse liste. J’imagine que vous-mêmes vous ne l’avez jamais vue mais vous en avez entendu parler. Beaucoup de gens en parlent parfois à Goma et souhaitent qu’on leurs consacre du temps. Logiquement, il serait plus efficace de commencer par analyser la liste avant d’en discuter. Aussi curieux que cela puisse paraître, le débat s’arrête toujours dès que vous les invitez à visiter avec vous le site officiel de l’UNESCO ou le cas échéant de parcourir avec vous la liste à partir du site où elle se trouverait. Comprenez pourquoi nous considérons qu’il s’agit d’une des manifestations de la médiocrité ambiante !