Nord-Kivu : Justin Ndayishimiye dénonce l’abandon des WAZALENDO par le gouvernement congolais
Le député national Justin Ndayishimiye, élu du territoire de Masisi, condamne la gestion des combattants WAZALENDO par le gouvernement central de la République Démocratique du Congo. Selon lui, ces jeunes qui se battent aux côtés des FARDC sont mal pris en charge, ce qui pourrait contribuer à l'escalade de l'insécurité dans la région, notamment à Goma. Il appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités et à fournir un soutien réel à ces résistants patriotes.

Le député national Justin Ndayishimiye, élu du territoire de Masisi au Nord-Kivu, a exprimé sa préoccupation concernant la gestion des combattants WAZALENDO, qui luttent aux côtés des Forces armées congolaises (FARDC). Dans une interview accordée le dimanche 19 novembre, l'élu a vivement déploré la gestion de ces jeunes par le gouvernement central. Pour lui, ces résistants patriotes, qui se sacrifient aux côtés des FARDC pour défendre le pays, ne bénéficient pas d’un soutien suffisant, une situation qu'il juge inadmissible.
« Moi-même, je me vantais d’être un Muzalendo, je pense que ce n’est pas la première fois que je m'entretiens avec le gouverneur au sujet de la prise en charge de ces jeunes résistants patriotes. D’ailleurs, nous avons fait plusieurs terrains ensemble pour nous imprégner de leur situation », a déclaré Justin Ndayishimiye. Selon lui, le gouvernement central avait alloué une somme de 300 000 dollars pour soutenir les WAZALENDO, qui sont au nombre d'environ 58 000 répartis sur différentes lignes de front. Cependant, cette somme semble bien insuffisante pour subvenir aux besoins de ces combattants. Chaque jeune ne reçoit qu’une prime de cinq dollars par mois, ce qui, selon Ndayishimiye, est bien trop faible au regard des sacrifices consentis.
Un soutien minimal pour des sacrifices immenses
Le député a expliqué qu'avec cette allocation de 300 000 dollars, répartie entre 58 000 jeunes, chaque WAZALENDO ne recevait qu’une misérable prime de 5 dollars par mois. « C'est une somme bien trop faible pour leur survie », a-t-il déploré. Il a précisé que, même si ces jeunes se battent courageusement pour la République, le soutien qu’ils reçoivent ne reflète en rien l'ampleur de leurs sacrifices. Ndayishimiye a insisté sur le fait qu'une aide plus conséquente serait nécessaire pour permettre à ces jeunes de continuer leur combat dans de meilleures conditions.
« Le gouvernement ne doit pas se contenter de se plaindre. Il doit prendre ses responsabilités et bien encadrer ces jeunes qui se battent aux côtés de nos forces loyalistes contre le M23 », a ajouté le député, appelant ainsi à une prise en charge plus sérieuse et à un soutien plus substantiel de la part des autorités centrales.
Un manque de soutien qui pourrait alimenter l'insécurité à Goma
Justin Ndayishimiye a également souligné que l'absence de soutien adéquat aux WAZALENDO pourrait contribuer à l'escalade de l'insécurité à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. « Certains observateurs estiment que la non prise en charge de ces jeunes résistants patriotes est l’une des causes de l’escalade de l'insécurité à Goma », a-t-il expliqué. Il a rappelé que lors des présentations hebdomadaires des présumés bandits par le commissaire Faustin Kapend, maire de la ville de Goma, plusieurs de ces individus étaient identifiés comme faisant partie des WAZALENDO. Certains de ces jeunes, mal pris en charge, utilisent leurs armes pour tracasser la population.
Cet état de fait soulève également des inquiétudes concernant la circulation des armes à feu dans la province du Nord-Kivu, un problème qui concerne non seulement les WAZALENDO mais aussi certains membres des FARDC, car des militaires peuvent parfois être impliqués dans des activités illégales.
Appel à un meilleur encadrement des WAZALENDO
Face à cette situation, Justin Ndayishimiye appelle à une meilleure réglementation sur la circulation des armes à feu dans la province. Il insiste également sur la nécessité pour le gouvernement de prendre des mesures immédiates pour encadrer les WAZALENDO et éviter que leur situation précaire ne se transforme en un problème de sécurité majeur pour la région. « Ce que je peux demander au gouvernement pour l'encadrement des WAZALENDO, c'est qu'il prenne ses responsabilités et fasse ce qu'il faut pour soutenir ces jeunes », a-t-il conclu.
Grosso modo, le député Ndayishimiye réclame une prise en charge plus sérieuse des WAZALENDO afin d'assurer leur soutien dans la lutte contre les forces rebelles et de prévenir les dérives qui pourraient alimenter l'insécurité dans la région du Nord-Kivu.
Victoire Muhindo