Masisi, Kalehe, Kabalo, Uvira : Des communautés mieux préparées face aux catastrophes naturelles

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), l'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et la Fédération Internationale de la Croix-Rouge (IFRC) ont conjointement lancé à Goma, ce mardi 21 janvier 2025, le projet « Grands Lacs – préparation aux catastrophes : innovations pionnières dans la gestion des risques de catastrophes sensible au conflit ».

Masisi, Kalehe, Kabalo, Uvira : Des communautés mieux préparées face aux catastrophes naturelles

Ce projet, d’une durée de 26 mois, vise principalement à déployer l’action anticipatoire en RDC grâce à une collaboration inter-agences. Il s’agit de développer des cadres communs d’action anticipatoire, des déclencheurs conjoints, d’aligner les mécanismes de financement et de plaider conjointement pour un changement à l’échelle du système. L’objectif : passer de la réaction à l’anticipation, tout en tenant compte du contexte conflictuel et en plaçant la protection des populations au cœur des priorités.

Dans son discours de circonstance, Madame Prisca Luanda Kamala, représentante du Gouverneur de province, a dénoncé le conflit qui sévit actuellement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, tout en soulignant son impact sur la destruction de l’écosystème. Elle a appelé les participants à l’atelier, ainsi que les organisations internationales, à élaborer des stratégies anticipatives pour lutter contre les catastrophes naturelles et les intempéries.

« Il est bon de rappeler que l'État congolais a, certes, dans ses missions régaliennes, le devoir de mettre en place la coordination de la gestion des risques et des catastrophes ainsi que la Commission nationale pour la réhabilitation des victimes des catastrophes en cas d’urgence humanitaire. Le Nord-Kivu, par exemple, a déjà créé un Conseil provincial de prévention des risques et de gestion des catastrophes, mais il mérite l’accompagnement de tous. Un problème persiste : cette guerre imposée par le Rwanda nous empêche d’intervenir efficacement, avec promptitude et en temps réel », a-t-elle déclaré.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Wilfred Nkwambi, chef de bureau du PAM pour la zone Est, a souligné que la mise en place de systèmes d’action anticipatoire en RDC permettra de réduire le coût des réponses humanitaires après les catastrophes. Il a insisté sur l’importance d’une action anticipative fondée sur des déclencheurs afin d’atténuer les pertes et les dommages causés par ces événements.

« Comme vous le savez, la RDC est classée comme le quatrième pays le plus à risque. La vulnérabilité liée aux catastrophes naturelles est extrêmement élevée, notamment à cause du changement climatique. Nous, en tant que PAM, ainsi que nos partenaires comme la FAO et la Croix-Rouge, devons aller au-delà des simples réponses aux crises humanitaires. Nous devons les prévenir », a-t-il souligné.

Par ailleurs, le Mwami Nicolas Kalinda, chef de la chefferie de Bahunde, en territoire de Masisi, a rappelé que ce territoire, l’un des bénéficiaires de ce projet, est particulièrement exposé à diverses catastrophes.

« Mon territoire, le territoire de Masisi, connaît de nombreuses catastrophes. Certaines sont liées au climat et sont naturelles, tandis que d’autres découlent de la situation sécuritaire que nous vivons actuellement. À la population, nous ne pouvons que demander d’être patiente et d’avoir confiance en ce projet », a-t-il affirmé.


La zone d’intervention de ce projet inclut le territoire de Masisi au Nord-Kivu, les territoires de Kalehe et Uvira au Sud-Kivu, ainsi que Kabalo dans la province du Tanganyika. Environ 5 000 ménages sont ciblés par cette initiative. Le coût global de ce projet n'a pas été dévoilé à la presse.