Quand l’ombre gouverne la République : alerte sur une dérive silencieuse en RDC

Dans cette tribune percutante, Me Jean Bosco BADIBANGA lève le voile sur une réalité inquiétante : en République Démocratique du Congo, une majorité des décisions politiques majeures sont prises non pas dans les institutions officielles, mais sous l’influence de réseaux informels - proches, pasteurs, conjoints ou amis. Une gouvernance parallèle, sans légitimité ni compétence, qui fragilise l’État, alourdit les dépenses publiques et mine le développement national. L’auteur appelle à une réappropriation de la République par l’intégrité, le mérite et la rigueur.

Quand l’ombre gouverne la République : alerte sur une dérive silencieuse en RDC
Me Jean Bosco BADIBANGA

En RDC, près de 80 % des décisions politiques et administratives seraient influencées par des personnes non mandatées : épouses, maîtresses, membres de la famille, pasteurs ou amis influents. Ces figures officieuses, bien qu'étrangères aux cercles institutionnels, deviennent des décideurs de l’ombre, imposant leur volonté au sommet de l’État.

Pendant que ces réseaux informels dictent les orientations, les structures légales ministères, directions, cabinets sont réduites à un rôle purement symbolique. Leur expertise est ignorée, leurs analyses négligées. L’État devient alors une façade, incapable de garantir une gouvernance cohérente et transparente.

Le paradoxe est flagrant : l’État continue de rémunérer des structures vidées de leur pouvoir réel. Primes, salaires, indemnités… Des millions sont dépensés chaque mois pour entretenir des cabinets inopérants. Un gaspillage organisé qui alourdit les finances publiques sans apporter de résultats concrets pour les citoyens.

Ce système perdure aussi parce que la majorité reste silencieuse. Une résignation qui devient dangereuse. Me Jean Bosco BADIBANGA rappelle la pensée de Thomas Sankara :

« Un peuple complice par silence devient architecte de sa propre ruine. »
C’est donc à chaque citoyen de refuser cette imposture et d’exiger une gouvernance digne et responsable.

Pour sortir de cette impasse, la République doit se réapproprier ses leviers de décision. Cela passe par la nomination de dirigeants compétents, par l’écoute des institutions techniques, et par le rejet de toute influence informelle sur les affaires publiques. Le mérite, la rigueur et l’intégrité doivent redevenir les fondements de notre avenir collectif.

Analyse signée Me Jean Bosco BADIBANGA

Révolutionnaire intègre & défenseur panafricain