Spoliation des terres à Nzulo : « Le conseil d’Etat a tranché en faveur de la population de Nzulo » ; Jean-Baptiste Maliro

Le chef de village de Nzulo, Jean-Baptiste Maliro rassure que son village appartient à la communauté locale et non à l’Institut Congolais de Conservation de la Nature (ICCN) qui gère actuellement le parc des Virunga. Nzulo est un village du groupement Kamuronza en territoire de Masisi.

Spoliation des terres à Nzulo : « Le conseil d’Etat a tranché en faveur de la population de Nzulo » ; Jean-Baptiste Maliro

Au cours d’un entretien accordée ce mercredi 06 octobre au groupe de presse émergence, très confiant, Jean-Baptiste Maliro a dit être en possession des tous les documents de justice prouvant bel et bien que le village de Nzulo appartient à la communauté locale.

La population est allée jusqu’au conseil d’Etat à Kinshasa. Et le conseil d’Etat a tranché en faveur de la population de Nzulo. Nous avions également signifié le gouverneur de province » explique-t-il.

Au sujet d’un quelconque arrangement entre l’ICCN et les aïeux de la communauté de Nzulo pour qu’elle cède au parc des Virunga ce village, le chef du village est catégorique. « Nos ancêtres et l’Etat belge représenté aujourd’hui par l’Etat congolais ont signé un contrat en 1948 et ce document nous l’avons ici. Les blancs (belges), le Mwami Kalinda André et quelques notables de Nzulo se sont convenus que moyennant une indemnité, au cas où il y aurait une éruption volcanique, toutes les parties de Nzulo touchées devront être cédé au parc national des Virunga » ; a martelé Jean-Baptiste Maliro.

Revenant sur la campagne « Nzulo n’est pas à vendre » menée par l’ICCN qui fait actuellement débat, Jean-Baptiste Maliro la qualifie d’une « campagne désinformation » qui vise à déstabiliser les personnes qui envisageraient d’investir à Nzulo. « Nous appelons les habitants de Goma qui ont acheté des parcelles dans les villages de Nzulo de venir y implanter leurs différentes activités. Nous ne s’imposons pas à Nzulo. C’est la justice qui nous a donné le droit d’exploiter nos terres comme bon nous semble. Nous ne sommes des spoliateurs comme l’ICCN nous qualifie » ; rassure Maliro.

Pour sa part l’ICCN dans ses récentes sorties médiatiques explique que la loi N° 14/003 du 11 Février 2014 relative à la conservation de la nature stipule clairement que toute vente de parcelles en dehors des collines de Nzulo, Kitwalo, Mihonga et Kabazana est illégale.

L'ICCN, gardien de la biodiversité congolaise, est confronté à des tensions récurrentes avec les communautés locales, notamment autour des limites des aires protégées, qui ont parfois dégénéré en violences.