Beni : la Véranda Mutsanga inquiète face aux récentes tueries de civils à Kantine
Des réactions fusent de partout au lendemain des tueries des civils à Kantine, dans le territoire de Beni, le week-end dernier par des présumés rebelles de l'ADF. La plus récente provient du groupe de pression Véranda Mutsanga, qui évoque une centaine de personnes massacrées.
Ce mouvement pro-démocratie déplore ce qu'il qualifie de léthargie du gouvernement congolais face à la situation sécuritaire dans la région de Beni.
« Le cas de Kantine nous inquiète particulièrement, puisqu'il y a eu beaucoup de morts. Il y a eu plus de cent morts. Jusqu'à présent, ce sont des Wazalendu qui sont dans la région avec la population, cherchant les corps. Ils rencontrent des difficultés pour retrouver d'autres corps, c'est assez compliqué. Nous constatons la léthargie avec laquelle les autorités congolaises continuent à traiter la situation sécuritaire. Tant qu'il n'y aura pas de présence militaire des FARDC dans cette région, la population continuera à être tuée, ce qui est inacceptable », a déclaré Ricky Patrick Paluku, coordonnateur du groupe de pression Véranda Mutsanga.
Tout en condamnant ces tueries, il plaide pour la mutation des éléments de FARDC affectés dans la zone.
« Il faut une présence massive des militaires officiellement reconnus avec une tenue distincte pour éviter toute confusion. Il faut relever tous ces gens-là. On alerte les FARDC mais l'intervention arrive avec un grand retard et, à ce moment-là, on ne trouve que des morts déjà comptés. Si les alertes étaient prises en compte, on pourrait anticiper et empêcher ces carnages de masse qui se produisent dans la région de Beni », explique Ricky Patrick Paluku.
Pour rappel, une nouvelle incursion des présumés rebelles de l'ADF a eu lieu dans l'agglomération de Kantine en territoire de Beni le week-end dernier. Le gouvernement congolais a, dans un communiqué, condamné cet énième cas de tuerie, parlant de 41 personnes tuées et 9 autres blessées.
D'après des sources dans la zone, cette situation a occasionné de nouveaux déplacements de populations vers des lieux jugés plus sûrs.
Jocel Kasereka Biryeka