Visite de Félix Tshisekedi aux USA: Un bilan positif, selon certains observateurs
Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a terminé sa première visite officielle effectuée du 03 au 05 avril aux Etats Unis d’Amérique sur un bilan largement positif, estiment aussi bien en RDC qu’aux Etats-Unis tous ceux qui ont suivi au jour le jour le déroulement de cette visite.
Indubitablement, et considéré dans son ensemble, le séjour du Président F. Tshisekedi à Washington est jugé fructueux et prometteur. Il a réussi à articuler les lignes maitresses des secteurs dans lesquels il envisage une chaleureuse relance de la coopération entre les deux pays. La bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la gestion responsable des ressources naturelles et la sécurité à l’Est de la RDC sont des préoccupations saillantes. Les autorités américaines, du Département d’Etat en passant par le Congrès et le Pentagone jusqu’à la Maison Blanche, ont apprécié la présentation cohérente de ces repères.
Renforcement des relations bilatérales entre les deux nations
On note que les Etats-Unis ont salué la fin de la mission officielle du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo par 21 coups de canon et une parade d’honneur au mémorial d’Arlington où il est allé s’incliné avec son épouse, Mme Denise Nyakeru, devant la tombe du Président Kennedy.
Ce rituel qui n’est réservé qu’aux hôtes de marque du gouvernement fédéral américain témoigne de la réussite de la mission aux USA du Président Félix Tshisekedi et rassure du soutien de l’administration américaine pour sortir la RDC de la crise.
Il s’agit notamment du renforcement des relations bilatérales entre les deux nations et de la sécurité dans l’Est de la RDC, de la mise en place d’une task force pour mieux lutter contre la corruption, ainsi que de l’appui aux efforts de la bonne gouvernance et les investissements américains en RDC dans un partenariat gagnant-gagnant.
Invité par le gouvernement américain, Antoine Tshisekedi Tshilombo a été reçu par la quasi-totalité des plus hauts responsables de l’administration Trump.
Le Président Félix Tshisekedi a rencontré mercredi, James Richard Perry secrétaire à l’Énergie, avec qui il a discuté de la politique énergétique de la RDC, dont celui de la transition énergétique et du projet du barrage Inga III.
Il s’est entretenu, le même jour dans la soirée avec le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, Tibor Nagy, « Monsieur Afrique de Donald Trump », qui lui a réaffirmé le soutien de son pays.
« 2019 est l’année de la République Démocratique du Congo », avait déclaré Tibor Peter Nagy Jr, avant de détailler devant les autres responsables américains présents, tous les progrès réalisés jusqu’à ce stade par le Président Tshisekedi.
Le Chef de l’Etat a eu un échange le même jour avec le secrétaire d’État américain, Michael R. Pompeo sur la promotion de la stabilité et de la sécurité ainsi que sur l’attraction des investissements américains en RDC.
Les deux interlocuteurs ont noté les progrès réalisés jusqu’ici par le Président Tshisekedi. Le chef de la diplomatie américaine a exprimé son « soutien au programme de changement » du nouveau Président congolais axé sur la lutte contre la corruption, le renforcement de la gouvernance, la promotion des droits humains, la stabilité et la sécurité », révèle un communiqué du département d’État américain publié le même jour.
Dans un communiqué, le département d’Etat a fait savoir que les États-Unis souhaitent un partenariat visant à offrir au peuple congolais un avenir meilleur et plus prospère.
Le Président Tshisekedi a profité de son séjour sur le sol américain pour visiter le mémorial dédié au célèbre pasteur afro-américain Martin Lutter King, militant non-violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis.
Il a également visité la Georges Town University qui a formé le basketteur Mutombo Dikembe, d’origine congolaise. Lors d’une conférence organisée, jeudi par le cercle de réflexion Council on Foreign Relations et à laquelle il était convié, le Chef de l’Etat avait invité les hommes d’affaires américains à investir en RDC tout en leur garantissant un climat d’affaires propice.
Pour lui, les États-Unis sont « le partenaire idéal » pour contribuer aux réformes de l’armée et de l’administration, afin de pouvoir ensuite attirer les investisseurs.
Au sénat américain, le Président Félix Tshisekedi a été félicité par le sénateur américain James Inhofe, président de la Commission des Armées et armements. Ce dernier a salué les avancées de la RDC depuis son avènement à la tête du pays.
Reprise de la coopération RDC-FMI
Faisant d’une pierre deux coups, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a rencontré au siège de l’institution, la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Christine Lagarde avec qui ils ont convenu de la reprise de la coopération RDC-FMI.
« On va commencer d’abord par remonter les manches, se mettre au travail et déterminer la situation économique ensemble pour faire ce qu’on appelle en langage FMI un article 4, c’est-à-dire c’est un audit de l’économie de la RDC qui va nous permettre d’établir où sont les forces et les faiblesses, où les politiques budgétaires peuvent être améliorées, où la situation peut être améliorée sur le plan de la protection sociale des populations », a déclaré Christine Lagarde.
Pour elle, le travail commence dès ce lundi. « Je crois que le ministre des Finances et certains de ses conseillers restent ici à Washington et la mission du FMI chargée de la RDC est mobilisée et prête à travailler dès lundi… », a-t-elle dit, tout en saluant les nouvelles relations entre la RDC et le FMI.
« Je suis ravie qu’on ait pu renouer la relation et mettre en place ce partenariat pour travailler ensemble sur l’amélioration de la situation économique et de la situation des populations », a-t-elle soutenu.
C’est depuis décembre 2012 que le FMI avait suspendu sa coopération avec la RDC suite à l’absence de transparence dans un contrat minier entre la Gécamines et une firme américaine.
Cependant, le décryptage de la narrative politique du Chef de l’Etat Congolais face aux interlocuteurs américains et aux experts du Council for Foreign Relations, a vite révélé une ambivalence idéique face aux origines de sa propre élection et au regard du contexte de dualité politique au sommet de la RDC.
Tout en étalant un remarquable courage, en qualifiant les sanctions américaines de paradoxales et inopérantes, l’ancien leader de l’opposition radicale a publiquement taxé le régime ayant organisé les élections qui ont abouti à son ascension au pouvoir, par une passation civilisée de pouvoir, de « régime dictatorial à déboulonner ». Propos aux effets sismiques à Kinshasa. Ils ont courroucé ceux que le nouveau président avait lui-même appelés ses « partenaires de l’alternance ». Dans certaines officines politiques de Kinshasa l’ébahissement à produit la douleur et l’humiliation d’un coup de poignard dans le dos.
Mais, ne tombons pas dans le piège de l’émotivité et des susceptibilités politiciennes. L’intellectualité parrésiaste (au sens de Michel Foucault) élucide le sens de la discursivité politique par l’herméneutique structuraliste. C’est-à-dire qu’il est plus véridique de décrypter ces propos en prenant en compte l’identité du communicant, le contexte et les enjeux. C’est pourquoi il est proposé ici un examen de ces assertions (jugées traitresses) entre le repère d’une compréhensible adoption américaine et la périlleuse instrumentalisation politique du nouveau président par des forces tant Congolaises qu’américaines.
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