Béni territoire, Beni ville et Butembo exclus de voter le prochain président 

​​​​​​​La commission électorale nationale indépendante - CENI- a décidé ; sans démonter une seule référence à la loi constitutionnelle, qu’elle ne peut pas servir les circonscriptions de Beni Territoire, Beni ville et Butembo au Nord Kivu et Yumbi en province de Mai Ndombe pour la tenue des élections du 30 décembre 2018.

Béni territoire, Beni ville et Butembo exclus de voter le prochain président 
Ville de Beni

La décision de la commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) couchée dans la décision Numéro 055/CENI/BUR/18 Du 26 décembre 2018 qui repousse les élections directes du 30 décembre au mois de Mars 2019 dans les circonscriptions de Beni ville, Beni territoire et dans la ville de Butembo, voire à Yumbi en province de Mia Ndombe, vient de provoquer la colère des populations de ces entités. Celles-ci, surtout celles du Nord Kivu, évoquent un acharnement contre elles.

« Pas moins, pas plus, nous considérons cette décision de la CENI comme une réponse indirecte du président de la république contre l’incendie de sa maison de Musienene et le pillage de ses vaches à kabasha en territoire de Beni », s’est exclamé Kambasu Mbula un habitant du territoire de Beni joint par le journal Emergence. A l’en croire, la CENI ne fait que se soumettre aux ordres du chef de l’Etat et ne sert que la cause du front commun pour le Congo, FCC. La ville de Beni ne mérite pas ce sort dixit cet habitant qui demande à la CENI de vite retirer sa décision qui selon lui, ne cadre pas avec la situation actuelle de la région : « comment justifier que le rassemblement des masses ait été permis lors de la campagne électorale alors que les maux évoqués étaient présents ! Pourquoi avoir ignoré que le ministre de la santé venait de rassurer que le virus était sous contrôle ? la CENI ne peut-elle pas, à l’instar de toute la communauté, placer des points de lavage des mains devant les bureaux de vote pour éviter la propagation du virus d’Ebola ? Et l’armée, ne peut-elle pas, pour un jour garantir la sécurité des populations pour le vote? »

Autant de questions que se pose plus d’une personne à ce sujet ! Et au journal de vouloir en savoir plus car la région de Beni- Butembo au Nord Kivu, associée à celle de Yumbi  en province de Mai Ndombe, forme un bloc de près d’un million  trois cent mille électeurs. La Centrale électorale veut-elle vraiment se passer de cet électorat ? En tout cas la réponse semble être positive avec la décision précitée.

En réaction, les acteurs politiques de la majorité présidentielle, dans un communiqué conjoint, approuvent la démarche de la CENI et appellent la population au calme. Ces derniers estiment que la maladie à virus Ebola constitue, comme l’évoque la CENI, une menace publique pour la région et pour la nation. À ceci il faut ajouter l’insécurité et les menaces terroristes sur ces zones.

L’opposition ne voit pas d’un bon œil ce revirement de la CENI et parle d’un acharnement contre les habitants du grand Nord de la province du Nord Kivu. Nzangi Butondo, un député national de la province, dans sa publication du 26 décembre 2018, parle plutôt d’un paiement de compte du président de la république à la communauté Nande qui, en majorité occupe les zones exclues à l’élection présidentielle : « Kabila se venge contre les Nandes. Après sa déclaration devant les députés de la majorité à la Cité de L'UA, après les déclarations récentes de la première dame, l'expression de la haine viscérale de la famille Présidentielle contre une ethnie est visible. La décision de l'oncle des Nande, Corneille Nangaa n'est qu'une extériorisation de cette haine », a-t-il déclaré dans sa réaction.

La société civile du Nord Kivu, tout comme le collectif des notabilités, voire des mouvements citoyens de cette partie du pays, ont appelé au retrait pire et simple de cette décision qui, selon eux, risque de jeter du feu aux poudres et ainsi engagé le pays dans un cycle des violences.

Pour rappel, les élections générales; présidentielles, législatives et provinciales sont prévues, sur toute l’étendue de la république démocratique du Congo le 30 décembre 2018. Ce, après un report d’une semaine, déclaré par la commission Electorale Nationale Indépendante – CENI - pour des raisons logistiques.