RDC : Le silence des élus face à la souffrance : une réflexion poétique

La République Démocratique du Congo, en particulier sa région orientale, est en proie à des conflits violents qui ont fait des millions de victimes et déplacé de nombreuses populations. Tandis que la population souffre et crie à l'aide, certains élus, choisis par le peuple pour représenter et défendre leurs intérêts, restent silencieux. Leur inaction face à cette tragédie est non seulement une trahison de leurs responsabilités, mais également une douleur supplémentaire pour ceux qui ont placé leur confiance en eux.

RDC : Le silence des élus face à la souffrance : une réflexion poétique
Yassin Ndaye

Ce poème, intitulé "Le Député Silencieux", capture l'essence de cette trahison et met en lumière la désillusion et la souffrance ressenties par les citoyens. À travers des vers poignants, il dénonce l'inaction de ces représentants politiques et appelle à une prise de conscience.

Élu par le peuple, par des voix enfiévrées,

Un député prend place, symbole d’espoir révéré.

Le jour du choix fut grand, les chants résonnaient fort,

Mais hélas, dès qu'il siégea, son cœur devint de mort.

 

À l'est du pays, où les pleurs sont des rivières,

Les terres sont ensanglantées par des guerres meurtrières.

Les cris des innocents résonnent dans le vent,

Mais lui, dans son confort, reste sourd et absent.

 

Ses yeux se ferment, refusent de voir l'horreur,

Les villages brûlés, les familles dans la peur.

Sa bouche reste close, ne prononce aucun mot,

Quand son peuple le supplie, son cœur devient de glace, un tombeau.

 

Où est passé l’homme, celui qui promettait,

De défendre les siens, de protéger la paix ?

Son silence constitue un crime, une trahison amère,

Pour ceux qui ont cru en lui, en des lendemains sincères.

 

Les enfants pleurent la nuit, leurs rêves sont brisés,

Les mères désespérées, par le deuil écrasées.

Mais le député, lui, se complaît dans son ombre,

Pendant que son peuple souffre, que la terre se dénombre.

 

O peuple désabusé, garde l'espoir vivant,

Ne laisse pas le silence devenir ton linceul blanc.

Un jour, l'homme de paroles, d'actes et de foi,

Se lèvera pour toi, apportant justice et lois.

 

Et le député silencieux, à jamais oublié,

Ne sera qu'un sombre souvenir, une ombre du passé.

Car la voix du peuple est forte, elle ne peut être tue,

Elle renaîtra toujours, d'un cri jamais contenu.

En lisant ces vers, il est impossible de ne pas ressentir la frustration et la tristesse d'un peuple abandonné par ceux qui étaient censés être leurs protecteurs. Ce poème n'est pas seulement une œuvre littéraire ; il est un appel à l'action, un cri pour la justice et un rappel de la responsabilité des élus envers leurs électeurs.

Yassin Ndaye