Polémique autour de l'enterrement des déplacés à Kibati, réponse de la cellule de communication du gouverneur

La question de l'enterrement des déplacés à Kibati suscite une vive controverse dans la région du Nord-Kivu, exacerbée par des préoccupations sur l'identité des corps et les conditions entourant cette tragédie.

Polémique autour de l'enterrement des déplacés à Kibati, réponse de la cellule de communication du gouverneur

Après moult analyses de la question par plusieurs brandissant des doutes, Marie Noël Kabuya, Coordonatrice de la cellule de communication du gouvernorat, a tenté d'apporter des éclaircissements face à cette situation délicate.

Le 2 septembre 2024, 200 corps de déplacés ont été enterrés dans les cimetières génocost de Kibati, un acte qui a soulevé de nombreuses interrogations parmi les habitants de Goma. De nombreux citoyens doutent de l'identité des défunts, craignant que des erreurs d'identification ne soient survenues dans un contexte de chaos et de violence.

 

Marie Noël Kabuya a affirmé avec fermeté que les corps enterrés étaient bien ceux de déplacés de guerre, victimes de la barbarie de l'armée rwandaise, opérant sous couvert du M23. Elle a précisé que le retard dans des morgues était dû à un manque de moyens, soulignant que le gouvernement avait fait tout son possible dans cette situation difficile.

« Ce sont bien des déplacés de guerre victimes de la barbarie de l'armée rwandaise sous couvert du M23. Le retard à la morgue était dû à un manque de moyens. Le gouvernement a fait ce qui était possible »; a-t-elle déclaré.

Réactions de la Population et des Activistes

Cette déclaration n’a pas apaisé les craintes de la population. Plusieurs activistes et membres de la société civile s'interrogent sur la capacité d'accueil des morgues de Goma, pointant du doigt les conditions précaires dans lesquelles ces opérations auraient été menées. Ils soulignent que l'enterrement simultané d'un si grand nombre de corps pourrait poser des problèmes d'identification et de dignité des défunts.

En guise de participation à cette cérémonie d'inhumation, une délégation du gouvernement central est arrivée de Kinshasa pour apporter un soutien aux déplacés de guerre. Cette présence viserait aussi à rassurer la population et à garantir que les identités des défunts sont correctement établies, tout en tentant de présenter l'appropriation par Kinshasa du deuil dans la province du Nord-Kivu.

 

La situation à Kibati met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités locales face à une crise humanitaire grandissante. Alors que le gouvernement tente de gérer la situation, les questions sur l'identité des défunts et sur les conditions d'enterrement demeurent préoccupantes. Le dialogue et la transparence sont essentiels pour restaurer la confiance de la population et honorer dignement la mémoire des victimes.

JOVIAL ELIEZER