Goma : Jean Baptiste Kasekwa et ses préalables avant la tenue des élections
Le député national élu de Goma Jean Baptiste Kasekwa alerte sur le risque de la dégradation de la situation sécuritaire dans la province du Nord Kivu après la tenue de prochaines élections de 2023. Il a tenu une conférence débat avec la population de la ville de Goma le weekend dernier.
Jean Baptiste Kasekwa boycotte le dépôt de sa candidature comme pour soutenir la mobilisation citoyenne pour la libération des territoires occupés par les M23 avant la tenue des élections « j'irai déposer ma candidature lorsque le gouvernement et la CENI auront répondu à trois conditions : la libération de Masisi et de Rutshuru, le retour de déplacés dans leur milieu d'origine suivi d'un recensement en leur faveur » a-t-il affirmé.
Il est parti d'un constat effectué après les élections antérieures tenues au pays. Cet élu à fait un rapprochement entre la mauvaise organisation des élections et les attaques armées menaçant la ville de Goma qui s'en sont suivies juste après. Ce qu'il a d'ailleurs expliqué par des exemples « après la proclamation des résultats de 2006, nous avons connu l'attaque du CNDP contre la cité de saké et ils ont aussi menacé de prendre la ville de Goma... » a-t-il affirmé avant d'ajouter « après les élections de 2011, il y a eu le chaos électorale dans le Masisi et ensuite la naissance du M23 qui a pris plusieurs zones au nord Kivu ».
Pour lui, c'est après cette période que les massacres ont commencé à Béni et qui se poursuivent d'ailleurs jusqu'à présent. Selon Kasekwa, cette situation s'est détériorée après les élections de 2018, après quoi les ADF-NALU auteurs de ces tueries ont étendu leur champ d’action pour prendre presque toutes les chefferies au grand nord avec des nombres colossaux de morts tous les mois. « Les massacres ont quitté le triangle de la mort de Béni pour atteindre aujourd'hui toute la chefferie de Bwito, et une partie de Rutshuru» a dit Jean Baptiste Kesekwa.
L'objectif de cette conférence était de réfléchir sur la situation prochaine après la tenue des élections de 2023 dans un contexte où, selon le député, les territoires de Masisi, Rutshuru et kalehe sont convoités par le Rwanda ; les populations de Rutshuru et Masisi n'ont pas été enrôlées ; et les leaders politiques de ces milieux ne vont pas participer aux élections.
Jospin Chishugi.