Les Titres « Excellence ou Honorable » n’ont aucune base juridique Et Légale, Selon Me Alfred Maisha
Étymologiquement parlant, le mot « excellence » renvoie à la qualité ou à un degré élevé. Partant de cette logique, Me Alfred Maisha, avocat au barreau de Bukavu et député national élu de cette ville, considère que, « le pouvoir n’est pas un bien qu’on possède. Mais plutôt, une fonction à mériter en fonction du regard dans la protection des administrés ».
« Son Excellence », ainsi se font appeler les ministres et le président de la République. Et « Honorable », est une appellation attribuée aux députés nationaux et provinciaux.
Tout est parti d’un constat, celui d’un juriste. Me Alfred Maisha, dit avoir constaté que tout le monde veut se faire appeler « Honorable » ou « Excellence », « des termes qui n’existent pas dans l’arsenal juridique de la République démocratique du Congo (RDC) », a-t-il affirmé le weekend-dernier, dans une déclaration à la presse. Selon lui, c‘est en observant la manière dont les acteurs politiques ont transformé les conditions de vie de la population, qu’ils peuvent être dignes ou non de jouir de se faire appeler des « Honorables ou des Excellences ».
Me Alfred Maisha constate que certains acteurs politiques sont plus attirés par des titres qui n’ont pas de base légale. De son point de vue, il préfère l’appellation « Monsieur » à la place des titres que beaucoup ne méritent pas de porter.
« Je ne suis pas en train de m’imaginer comment même à la Gombe ici à Kinshasa, il y a des flaques d’eau sur les routes pour ne pas parler de l’intérieur du pays. Bukavu, ma circonscription électorale n’est reliée à aucun territoire de la province du Sud-Kivu par une route asphaltée. Pour aller à Uvira, il faut passer par le Rwanda et le Burundi. Pour joindre la ville de Goma par voie routière, il faut passer par le Rwanda. Comment des dames et des messieurs qui dirigent un pays déchiré peuvent vouloir qu’on les appelle des Honorables ou des Excellences. À mon avis, ces titres n’ont pas des bases légales », a estimé l’élu de Bukavu. Avant d’arguer : « Monsieur le député, ça peut me suffire ; Monsieur le Ministre, ça peut suffire à quelqu’un, Monsieur le Président de la République, ça peut suffire à un autre, en attendant que les réalisations que nous sommes en train de faire permettent qu’on nous en ajoute d’autres de manière honorifique ».
« Je suis en train de réaliser la satisfaction de l’opinion suite à la manière dont le président Félix Tshisekedi s’est activé à résoudre le problème qui gangrenait la Société de transport (Transco) à Kinshasa et comment il a réglé les revendications des étudiants de l’Université de Lubumbashi », a-t-il poursuivi. Et de relever que le nouveau président de la République a également posé des questions claires aux membres de la chaine de dépense sur la manière dont ils utilisent les fonds publics.
« Si ces actions s’intensifient, Félix Tshisekedi va mériter le titre d’Excellence parce que, son prédécesseur n’a pas touché à ces fibres sensibles », a déclaré Me Alfred Maisha. À l’Assemblée nationale, poursuit-il, « nous devons concourir aux titres d’honorables. Que les membres du Gouvernement fassent de même pour mériter l’Excellence au prorata des améliorations qu’ils auront réalisées dans le vécu quotidien des compatriotes ».
En outre, le député Alfred Maisha se dit offusqué par la recherche du gain facile des dirigeants. « On ne peut pas s’imaginer qu’un gouvernement comme le sortant qui a présenté un budget de quatre milliards de dollars américains, mais sur ces milliards, il y a des citoyens qui arrivent à réaliser un million de dollar américain pour lui-même pendant qu’un autre compatriote n’a pas de quoi payer les études de ses enfants. Nous souhaitons qu’il y ait une répartition équitable et juste du revenu national ».
Le Potentiel/ via emergence groupe