Goma : Spectacle de danse traditionnelle Nande par le Groupe Matakiyo

Alors que le soleil déclinait, les sièges installés pour accueillir les spectateurs se remplissaient peu à peu. Trois tentes et un podium orné d'écorces de bananiers séchées et d'autres objets ancestraux étaient disposés pour l'occasion. Les jeunes danseurs du groupe Matakiyo Junior, habillés en t-shirts blancs et tenues traditionnelles, ont ouvert le spectacle. Les filles et les garçons, vêtus de chapeaux en plumes et peaux d'animaux, ont captivé le public avec leurs pas de danse au rythme des tambours.

KATEMBO KITATOLIA Meschac, directeur artistique Goma du groupe culturel Matakiyo et danseur professionnel de la tribu Nande, a expliqué les motivations derrière cette activité culturelle. Selon lui, la culture n'est pas une priorité à Goma. « Notre objectif en organisant cette activité était de valoriser la culture. Nous voulions susciter chez la communauté Nande le désir de s'approprier cette culture qui est la leur. En tant qu'acteurs, nous avons jugé nécessaire d'aller vers eux pour les intéresser et leur montrer comment se vit leur culture », a-t-il déclaré.

Meschac a également souligné l'importance de l'unité en ces temps de guerre. « Notre pays est en guerre, et en tant que danseurs, nous voulions contribuer au rétablissement de la paix en passant un message fort axé sur l'unité à travers notre art. Nous ne pouvons gagner cette guerre que si nous faisons front uni contre nos ennemis », a-t-il ajouté.

Au cours de la journée, plusieurs danses traditionnelles ont été exécutées, et divers messages ont été diffusés, notamment à travers l'utilisation d'outils ménagers traditionnels et la valorisation des femmes Nande. Des boissons traditionnelles ont été servies, et des objets artisanaux ont été exposés au public.

Musavuli, représentant du mouvement culturel Rasta Ouran, a pris la parole pour rappeler les objectifs de leur mouvement et le message qu'ils apportent. « Nous prônons le retour en Afrique, la liberté spirituelle et la rédemption de l'homme de la race noire », a-t-il déclaré. Il a également souligné l'importance de la prise de conscience des valeurs culturelles et ancestrales.

MUMBERE, un autre représentant du mouvement Ouran, a ajouté : « Chez les Nande, il n'y avait pas de division. Cette union nous permettait de trouver des solutions à nos difficultés. La vie humaine était sacrée. Revenons à nos valeurs et apprenons notre langue kinande à nos enfants ».

La journée culturelle s'est terminée autour d'un feu, avec des contes et des devinettes racontées à l'ancienne, rappelant ainsi la tradition africaine en général et la tradition Nande en particulier.

David ASIMWE