Nord-Kivu : La SOCIV et le Barza boycottent l’audience interministérielle évaluant les manifestations anti-Monusco

Le Baraza la Wazee et la société civile ont dans un communiqué de presse rendu public ce samedi 30 juillet, indiqué avoir refusé l'audience de la délégation de Kinshasa, venue pour question des manifestations organisées dans plusieurs coins de la province du Nord-Kivu pour exiger le départ de la MONUSCO. Dans ce document, ces deux structures citoyennes considèrent que cette délégation ne comprend pas les desideratas de la population.

Nord-Kivu : La SOCIV et le Barza boycottent l’audience interministérielle évaluant les manifestations anti-Monusco
Les trois ministres dépêchés à Goma pour évaluer les manifestations anti Monusco (Photo droit tiers)

Elles dénoncent plusieurs « irrégularités » dans cette délégation composée des trois ministres, notamment ce qu'elles qualifient de « division de la communauté »

« La communauté interethnique du Nord-Kivu réunie au sein du Baraza la Wazee Intercommunautaire ainsi que la société civile force vive provinciale, urbaine et territoriale et présentative, présentent leurs indignations vis-à-vis de la délégation interministérielle venue en province pour la question de la manifestation anti MONUSCO pour les raisons ci-après : 

1º la tendance à orchestrer une division au sein de la société civile

2º la restriction des membres à recevoir soit de 15 à 4 personnes 

3º la tendance à diviser les communautés du Nord-Kivu pourtant bien connues et bien représentées pour l'audience

4º le nom respect du temps, prévu pour les audiences soit quatre heures du temps d'entente. De ce qui précède, ces deux structures, considèrent que cette délégation est loin de comprendre les désidératas de la population du Nord-Kivu. Voilà pourquoi le Baraza la Wazee Intercommunautaire ainsi que la société civile ont levé l'option de ne pas être reçus en étant divisés », a déclaré John Banyene, président de la coordination de la société civile forces vives du Nord-Kivu qui a lu le communiqué.

Depuis vendredi, le président Félix Antoine Tshisekedi a dépêché à Goma, une équipe gouvernementale afin d'évaluer la situation sécuritaire qui prévaut à Goma, Butembo et dans la région de Beni après des manifestations violentes anti-Monusco. Il s'agit du Vice-Premier Ministre, Ministre de l'intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Daniel Aselo qui conduit la délégation, accompagné du Ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya et son collègue des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale, Modeste Mutinga.

Déjà tôt le samedi, cette délégation interministérielle a entamé des échanges avec les mouvements citoyens et des groupes de pression impliqués dans les manifestations. 

Ces mouvements pro-démocraties indiquent avoir présenté leurs revendications à cette délégation notamment, le retrait immédiat de la MONUSCO sur le sol congolais et la levée de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu. 

« Les Mouvements citoyens continueront à manifester tant que la MONUSCO et l’Etat de siège ne dégageront pas et toute circulation des véhicules de la MONUSCO et fonctionnement de leurs bases seront considérés comme une provocation par la population. Les représentants du Gouvernement central en présence du Gouverneur Militaire du Nord-Kivu et du maire de Goma ont dit prendre acte et feront rapport au Président de la République et au Premier Ministre pour des dispositions pratiques » a fait savoir Me Jimmy Nziali, coordonnateur du mouvement citoyen Génération Positive à l’issue des audiences.

Jocel Kasereka Biryeka