RDC : Jean Baptiste Kasekwa plaide pour l’évaluation des opérations militaires à l'Est
La situation sécuritaire dans la partie Est du pays inquiète de plus en plus certains acteurs politiques du pays en général et du Nord-Kivu en particulier. Dans une conférence de presse animée ce samedi 13 Août 2022 à Goma, le député national Jean Baptiste Kasekwa a exprimé sa préoccupation sur la monté à flèche de l'insécurité dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Il parle ainsi, de l'occupation des plusieurs entités du territoire de Rutshuru dont la cité frontalière de Bunagana par le M23 et massacres perpétrés par les rebelles de l'ADF à Beni au Nord-Kivu et à Irumu en Ituri, ainsi que l'activisme d'autres groupes armés dans la partie Est du pays.
Au cours de cette conférence de presse, l'élu de Goma a plaidé pour la tenue d'une table ronde dans la ville touristique afin de faire l'évaluation des opérations militaires. Pour lui, cette conférence pourrait permettre à établir des responsabilités par rapport aux échecs constatés dans la recherche de la paix et le rétablissement de la sécurité à l'Est du pays.
Jean Baptiste Kasekwa a par ailleurs dénoncé le fait que certains officiers de l'armée ont fait la guerre un bisness. « Focalisons-nous sur la restructuration et la monté en puissance des FARDC. Pour se faire, je propose qu'une table ronde se tienne à Goma. À l'instar de la conférence de Goma de 2008. Que nous tenions ici une conférence avec la société civile, l'état-major général, le pouvoir central de Kinshasa mais aussi les victimes, pour dire, évaluons les causes des échecs des différentes opérations militaires à l'Est de la RDC. Il ne faudrait plus qu'on laisse cette question-là comme un tabou ou qu'on la laisse à l'état-major de Kinshasa car nombreux à Kinshasa ont fait de la guerre dans la partie Est un bisness, un mensonge sur les effectifs. Là où on dit qu'il y a 21 000, on ne trouve même pas 7000. Où va l'argent destiné aux 14 000 autres ? Où vont les munitions? Où va la ration? On doit cesser de blaguer avec la vie des congolais. J'ai démontré que par exemple, rien que pour la période de l'Etat de siège, le rapport de monitoring nous montre plus de 4 000 congolais tués. À mon avis, si une table ronde est tenue pour qu'on évalue ces opérations, on peut établir des responsabilités, on peut définir des nouvelles pistes » dit-il.
Ce député National de l'Ecidé (parti politique cher à Martin Fayulu) estime qu'au cours de cette table ronde, le programme de démobilisation désarmement et réinsertion communautaire et Social (P-DDRCS en sigle) devrait également être évalué.
Depuis le 6 mai 2021, le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi a décidé l'instauration de l'Etat de siège au Nord-Kivu et en Ituri afin de mettre fin à l'insécurité dans ces deux provinces. Prorogé chaque 15 jours après le premier mois, plusieurs voix s'élèvent pour exiger qu'il soit levé pour, selon elles, son « inefficacité ».
Jocel Kasereka Biryeka