Nord-Kivu : les organisations féminines de la société civile réclament la parité pour le relèvement socioéconomique

​​​​​​​Depuis ce mercredi 25 Novembre, a eu lieu le lancement de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences aux femmes et aux filles à Goma. Cette activité a connu la participation de plusieurs personnalités dont les autorités provinciales dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence faites à l’égard des femmes sous le thème provincial : « tolérance zéro contre l’exploitation et abus sexuels faites aux femmes et filles du Nord-Kivu »

Nord-Kivu : les organisations féminines de la société civile réclament la parité pour le relèvement socioéconomique
lancement de la campagne de 16 jours d’activisme

C'est sous la supervision du gouverneur de province du Nord Kivu, l’Honorable Carly Nzanzu Kasivita à travers le ministère provincial du genre, famille et enfant qui a mobilisé les ressources pour appuyer la faisabilité de cette campagne.

Selon la représentante des organisations féminines de la société civile du Nord Kivu, Madame Isabelle Pendeza, « C'est dans le cadre de la 22e édition de 16 jours d'activisme contre les violences faites à l'égard des femmes et filles que le président de la République Démocratique du Congo à travers le ministère du genre, de la famille et enfant a voulu marteler sa ferme volonté contre les violences faites aux enfants, et qui affectent négativement la population » a fait savoir.

Elle indique en effet, que l'égalité entre les femmes et les hommes est un principe fondamental consacré du droit international établi par la charte des nations unies et que l'attente de l'égalité entre les sexes est une responsabilité de la communauté qui soit mobilisée aussi bien par les hommes et les femmes, et les garçons et les filles.

« En 2006, les chefs d'états de la conférence internationale de la région de grands lacs ont été très touchés de la problématique et de l'ampleur des violences sexuelles basées sur le genre et même de son impact sur les individus et le développement de la région, et ont adopté un protocole spécifique sur la prévention et la répression de la violence sexuelle contre les femmes et les enfants. Mais sur le plan conceptuel de la province du Nord Kivu, la situation reste toujours préoccupante avec l’insécurité grandissante et l'activisme des groupes armés locaux, nationaux, et étrangers et les conséquences sont plus aggravantes et parmi lesquelles il y a le déplacement massif des populations à l’intérieur tout comme à l’extérieur de la province et du pays » a-t-elle démontré.

Poursuivant que, « l’augmentation de ses incidents de violences basées sur les genres depuis 2006 jusqu'à ce jour, l'exploitation et abus sexuels de filles mineures selon le rapport provincial qui a été diligenté par les groupes de travail prévention et protection, le système politique et socioéconomique ne permettent pas aussi à la femme de sortir de son niveau de pauvreté qui se caractérise par le non accès de la terre cultivable, aux capitaux de commerce, aux services de bases voire même aux études au même titre que l'homme comme nous le connaissons tous. Tout ceci démontre la faible présence des femmes dans plusieurs secteurs et pourtant elle est capable et forte pour y apporter également son savoir-faire. Les femmes sont soumises au sein de la famille et de la communauté, au mariage qui sont parfois forcés ou précoces, aux violences domestiques et ceci, occasionne la prolifération des maisons de tolérance en ville de Goma et dans les territoires de la province du Nord Kivu ».

Les organisations féminines de la société civile du Nord Kivu, se disent reconnaître l'implication des autorités provinciales et nationales mais sans la recherche des réponses aux questions de violences basées sur le genre ; et les remercient sur les avancées significatives dans cette démarche pour que la campagne tolérance zéro contre toute forme des violences faites aux femmes et filles soient une réalité. Elles demandent une fois de plus l’implication des autorités sur la mise en œuvre de cette campagne, la complicité positive entre les structures étatiques et celles des organisations de la société civile afin de réussir le pari d'égalité et du genre, tout en félicitant les hommes, femmes, jeunes et enfants pour l'engagement et le courage qui les ont caractérisé durant toutes ces années de lutte sachant que la lutte n'est pas encore terminé, en recommandant à tout le monde de s'impliquer et sollicitant encore auprès des autorités provinciales de matérialiser leurs promesses avec les suivis de fermeture de maisons de tolérance dans la ville de Goma et dans le territoire du nord Kivu .

Nanou Kazaku