RDC : Elections ou rien en 2018

Prévue pour le 23 décembre, l’organisation des élections en République démocratique du Congo reste un immense défi à relever. Malgré l’appui des partenaires à la CENI et du gouvernement congolais, les questions majeures restent en suspens.

RDC : Elections ou rien en 2018
Corneille Nangaa, président national de la CENI

La problématique de la machine à voter, l’enrôlement des Congolais de l’étranger, financement des élections… L’ombre de l’incertitude continue à alimenter le doute quant à la résolution de ces défis indispensables à l’organisation des élections souhaitées par les Congolais.

Actuellement, la commission nationale électorale indépendante fait face à des problèmes importants. Elle est sous pression de la communauté internationale et l’opposition. Pour s’en sortir, elle n’hésite pas à s’imposer.

« En fait, je n’insiste pas sur la machine. C’est une décision prise par la CENI. C’est un détail. Nous allons voter avec la machine », réplique Corneille Nangaa, président national de la CENI dans une interview nous accordée à propos de cette question brûlante de la machine à voter.

Pour la CENI, c’est le temps d’avancer et sensibiliser sur le déroulement du scrutin. « Je ne suis pas en train de convaincre. J’informe plutôt les acteurs, j’ai informé les acteurs de l’état du processus. Et de comment on va arriver à ces élections, qui seront des élections crédibles et dont le résultat sera accepté par tous », estime le président de cette institution d’appui à la démocratie.

Élection, une garantie ?

Le 13 juin à l’aéroport international de Djili à Kinshasa, la CENI a reçu près de mille machines à voter fabriquées en Corée du Sud. Ces ordinateurs à écrans tactiles seront déployés bientôt dans les provinces accompagnées d’autres matériels, avec l’aide de la MONUSCO. La mission onusienne en RDC, intervient dans son nouveau mandant lui accordé par le Conseil de sécurité des Nations Unies, d’appuyer la CENI à l’organisation des élections. Cette aide est concentrée dans la logistique.

Selon Abdoul Thioye, le chef du bureau de droit de l’homme à la MONUSCO, « l’organisation d’élections crédibles et transparentes peut indubitablement contribuer à améliorer la situation des droits de l’homme. » Les élections attendues en RDC en décembre 2018, sont considérées comme solution à l’impasse politique actuelle.

« Le pays aujourd’hui est au bord du gouffre. Un pays post conflit. Il faut éviter de retourner le pays dans ce genre de situation. Nous savons déjà que toutes les institutions aujourd’hui sont hors mandat. Le pays est en train de naviguer à vue » estime Rubins Mikindo, secrétaire général adjoint de l’UDPS.

« Il faut maintenant une solution afin d’aller à une alternance politique avec une autre classe politique qui vienne avec une nouvelle vision pour que le Congo puisse démarrer et se retrouver aussi dans le concert des nations » conclut-il.

Elvis Katsana