Nord-Kivu: Des filles sont sensibilisées sur l’utilisation du contraceptif MIFE10

​​​​​​​L’association Volontaire Environnemental Sans Frontière (VESF) organise des ateliers de sensibilisation auprès des filles à Vitshumbi et à Kirumba pour l’utilisation du contraceptif d’urgence mifepristone 10 (prevent). Objectif : « lutter contre les grossesses non désirables en territoire de Rutshuru et Lubero »

Nord-Kivu: Des filles sont sensibilisées sur l’utilisation du contraceptif MIFE10
Quelques filles après la formation

D’après certaines enquêtes et études scientifiques, dans nombreux pays pauvres d’Afrique, plus de 25% des jeunes adolescentes tombent enceintes et rencontrent des problèmes en tant que mères adolescentes ou filles-mères. Elles risquent leur vie en raison d’un avortement clandestin très dangereux. Il y a des millions d’adolescentes qui, en raison de grossesses non planifiées, sont obligées d’abandonner les études secondaires ou supérieures et constituent une opportunité de gâcher leur vie et plonger dans le cycle d’une extrême pauvreté. C’est en voulant lutter contre ces pratiques que depuis février dernier, l’association volontaire environnemental sans frontières organise des séries d’ateliers de sensibilisation auprès des filles, en territoire de Rutshuru notamment dans la localité de Vitshumbi situé au bord du lac Edouard et où la population vit uniquement de la pêche ainsi qu’en territoire de Lubero dans la cité de Kirumba où la population vit de l’agriculture. Pour Jeannot Makalikali, coordonnateur de VESF, ces séries d’ateliers de sensibilisation auprès des jeunes filles sont initiés afin que ces dernières sachent utiliser le contraceptif d’urgence Mifepristone 10 car, ajoute-t-il, lors des rapports sexuels ses filles ne se protègent pas et sont souvent rendues grosses involontairement. « Notre association organise des séances de sensibilisation pour l’utilisation du prevent MIFE10 qui est un contraceptif que les filles peuvent se servir après leurs rapports sexuels dans le souci de réduire les grossesses non désirées car nous avons constaté que bon nombre de filles dans ses milieux ciblés deviennent des filles-mères tôt et cela freine leurs études ainsi que leur épanouissement pour un lendemain meilleur. Elles sont souvent bloquées dans leur avenir » a fait savoir Jeannot. Edwige K., une fille rencontrée après une formation à Vitshumbi dit avoir participé à certaines formations quant à ce et désormais elle commence à se protéger pour n’est plus avoir un enfant sans le vouloir. « Je suis contente d’avoir participée à ses formations. Je me protège et j’espère que je ne mettrais plus au monde sans pour autant le désiré. J’ai déjà un enfant et donc je veux chaque fois me protéger grâce à ce médicament. Je compte aller sensibiliser d’autres filles… » lance-t-elle d’une voix cassée.

Une pilule oui…. Mais comment l’utiliser ?

L’objectif étant de permettre à réduire le taux de grossesses non désirées, les jeunes couples sont aussi concernés compte tenu de la situation socioéconomique que nous sommes en train de traverser ce dernier temps où certains parents n’arrivent pas à subvenir comme il le faut aux besoins primaires de leurs enfants.

« Son utilisation est plus simple », rassure les initiateurs. Il suffit d’avoir le Mifepristone à 10mg dans les 120 heures qui suivent les relations sexuelles à risque. Le Mife 10 comme il l’appelle souvent, planifie les naissances en famille et garantie l’avenir des filles en prévenant les grossesses non désirées chez les élèves et étudiantes.

Quid du Mife 10 ?

Mifepristone 10 mg est une idéale « pilule du lendemain » avec un excellent bilan en Chine et au Vietnam. Il est utilisé depuis 10 à 15 ans produit par les principaux fabricants de génériques comme Stada. Mifepristone 10 mg a été un grand succès et très populaire en Asie, mais il est encore inconnu en Afrique, même s’il existe des avantages substantiels pour tout autre contraceptif d’urgence qui risque de gâcher des menstruations et causent des grossesses extra-utérines qui pourraient tuer une femme si elle n’a pas d’argent ou d’avoir accès à une opération couteuse. « Prendre un comprimé jusqu’à 5 jours après les rapports sexuels non protégés empêche la grossesse » c’est aussi sa particularité.

Alfred Bukuhi