DIRECTION GENERALE DE LUTTE CONTRE LA MALADIE

​​​​​​​SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET DE L’ITURI DU MARDI 7 MAI 2019

DIRECTION GENERALE DE LUTTE CONTRE LA MALADIE
MiniSante

La situation épidémiologique de la Maladie à Virus Ebola: 

  • Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 1.585, dont 1.519 confirmés et 66 probables. Au total, il y a eu 1.055 décès (989 confirmés et 66 probables) et 441 personnes guéries.
  • 251 cas suspects en cours d’investigation ;
  • 13 nouveaux cas confirmés, dont 4 à Mandima, 2 à Beni, 2 à Lubero, 2 à Kalunguta, 1 à Mabalako, 1 à Katwa et 1 à Masereka ; 
  • 10 nouveaux décès de cas confirmés, dont
    • 4 décès communautaires/hospitaliers dont 1 à Kalunguta, 1 à Katwa, 1 à Mandima et 1 à Masereka ;
    • 6 décès au CTE/CT, dont 3 à Mabalako, 2 à Beni et 1 à Butembo ;
  • 2 nouveaux guéris sortis du CTE de Butembo.

/!\ Les données présentées dans ce tableau sont susceptibles de changer ultérieurement, après investigations approfondies et après redistribution des cas et décès dans leurs zones de santé respectives.


Remarques:

  • Afin d’éviter que le nombre total de cas varie (à la hausse ou à la baisse) quotidiennement, les cas suspects ont été placés dans une catégorie séparée. Ainsi, les cas suspects dont les tests laboratoires se sont révélés positifs seront ajoutés dans la catégorie des cas confirmés alors que ceux qui sont négatifs (non cas) seront retirés du tableau.
  • Les décès survenus au niveau des CTE sont provisoirement enregistrés dans les zones de santé d’implantation des CTE dans l’attente de reclassification dans la zone de santé de notification des cas.
  • La catégorie des cas probables reprend tous les décès pour lesquels il n'a pas été possible d'obtenir des échantillons biologiques pour confirmation au laboratoire mais où les investigations ont révélé un lien épidémiologique avec un cas confirmé ou probable.
  • Un décès communautaire est tout décès survenu en dehors d'un Centre de Traitement Ebola

Actualité de la riposte

 


Situation sécuritaire

  • Les activités de riposte n’ont pas pu complètement reprendre ce mardi 7 mai 2019 à Butembo à cause d’une rumeur partagée sur les réseaux sociaux selon laquelle le véhicule d’une équipe de la riposte aurait renversé un motard qui serait décédé sur le coup. Cette rumeur ayant causé un risque de soulèvement de la population, les équipes de la riposte ont dû limiter leurs déplacements dans la ville ce mardi. Toutefois, à la fin de la journée, le président de l’ATAMOV, l’association des motards, a démenti cette rumeur. Un accident a bien eu lieu mais le conducteur de taxi moto n’est pas décédé et il a continué à travailler pendant la journée. Depuis le début du mois de mai, c’est le quatrième jour consécutif durant lequel les équipes n’ont pas été mesure de réaliser toutes les activités de riposte nécessaires à Butembo. Une réunion s’est tenue ce mardi entre le comité urbain de sécurité de la ville et les conducteurs de taxi motos. Les motards ont avoué devant les membres du comité urbain de sécurité qu'ils sont infiltrés par des ennemis qui commettent des incidents en leur nom et que certains de leurs membres sont utilisées par des personnes malintentionnées pour déstabiliser la ville. Parmi les décisions prises, il y a notamment le recensement des tous les vrais taximen dès aujourd’hui. Le comité urbain de sécurité a mis en garde les motards qui ont été prévenus que s’ils sont encore à la base d’incidents sécuritaires entravant la riposte contre Ebola, le comité sera forcé de prendre des mesures plus sévères à leur encontre.  
  • Le service de triage du centre hospitalier Sainte Famille Mukuna dans la zone de santé de Katwa a été incendié par des inciviques. Dans le cadre de l’épidémie d’Ebola, des triages ont été construits à l’entrée des principaux hôpitaux et centres de santé de la ville. Les triages sont des structures par lesquelles les patients voulant aller à l'hôpital doivent passer pour se désinfecter les mains et chaussures ainsi que prendre leur température. Afin de réduire les risques d’hospitalisation de patients confirmés et donc d'infections nosocomiales dans les formations sanitaires de la ville, il était important de trier les patients avant leur entrée dans l'hôpital pour pouvoir identifier les patients suspectés d’être contaminés par Ebola et les transférer le plus rapidement possible au centre de transit ou au centre de traitement Ebola pour recevoir le traitement approprié.


Vaccination 

  • Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 112.225 personnes ont été vaccinées, dont, 30.432 à Katwa, 23.681 à Beni, 13.803 à Butembo, 7.202 à Mabalako, 5.218 à Mandima, 3.608 à Kalunguta, 3.070 à Goma, 2.879 à Komanda, 2.569 à Oicha, 1.980 à Kayna, 1.930 à Masereka, 1.915 à Vuhovi, 1.748 à Kyondo, 1.487 à Bunia, 1.372 à Lubero, 1.357 à Karisimbi, 1.197 à Musienene, 1.025 à Biena, 1.012 à Mutwanga, 690 à Rutshuru, 557 à Rwampara (Ituri), 527 à Nyankunde, 496 à Mangurujipa, 420 à Mambasa, 355 à Tchomia, 342 à Kirotshe, 333 à Lolwa, 254 à Alimbongo, 250 à Mweso, 245 à Kibirizi, 161 à Nyiragongo, 97 à Watsa (Haut-Uélé) et 13 à Kisangani.
  • Ce mardi 7 mai 2019, le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié plusieurs recommandations pour adapter la stratégie de vaccination contre Ebola pour tenir compte de l’insécurité et du feedback communautaire. Ces recommandations incluent l’expansion de la population ciblée en ajoutant un vaccin expérimental supplémentaire fabriqué par l’entreprise Johnson & Johnson, ainsi que la plus grande utilisation de la vaccination pop-up et la vaccination géographique ciblée. Par ailleurs, il a été recommandé d’ajuster les doses de vaccin afin d’augmenter le nombre de personnes pouvant être vaccinées. 
  • La stratégie de vaccination géographique ciblée est la stratégie déjà utilisée par les vaccinateurs du Ministère de la Santé dans les zones non sécurisées tel que les villages contrôlés par les milices communautaires (Maï-Maï). La vaccination géographique ciblée, plus large que la vaccination en ceinture, consiste à vacciner plusieurs maisons autour d’un cas confirmé, voire tout un village ou quartier, lorsque les conditions sécuritaires ne permettent pas de faire les investigations nécessaires pour établir la liste des contacts. 
  • A ce jour, les autorités congolaises habilitées, à savoir le comité scientifique, le comité éthique, le Programme Élargi de Vaccination ainsi que la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM), n’ont pas approuvé l’utilisation d’un autre vaccin que le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck. Les autorités congolaises ont déjà reçu des demandes pour l’utilisation de trois autres vaccins dans le cadre de l’épidémie d’Ebola en cours. Les différentes demandes sont en cours d’analyse. Une analyse scientifique comparative de ces différents vaccins est nécessaire pour déterminer lequel sera le plus efficace pour limiter le nombre de victimes d'Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri