Le smartphone pour identifier les moustiques

Une équipe de Stanford appelle le public à enregistrer le son émis par les battements d'ailes des moustiques, afin de constituer une base de données inédite pour identifier les milliers d'espèces dans le monde. A vos smartphones !

Le smartphone pour identifier les moustiques

Ces données permettront de cartographier les bassins de vie des différentes espèces de moustiques et de suivre leur expansion.

20 espèces identifiées sur 3 500

Quoi de plus agaçant à l'oreille que le bruit du vol d'un moustique ? Ce bruit immédiatement reconnaissable est dû aux battements très rapides de leurs ailes : de 400 à 2 300 battements par seconde. Ce bzzz sert d'abord aux femelles à signaler leur présence aux mâles. Il est aussi une mine d'informations pour les chercheurs.

Car le son du moustique est une signature : celle de son espèce. C'est un fait connu de longue date, mais pour la première fois, une équipe d'ingénieurs de l'université de Stanford a commencé à rassembler des enregistrements afin de constituer la première base de données mondiale. Les débuts sont modestes : sur 3 500 espèces répertoriées, les chercheurs sont capables d'en identifier une vingtaine rien qu'au bruit de leurs ailes. Mais ils comptent accélérer grâce au concours du grand public.

Une aide précieuse contre les épidémies

Pour cela, inutile de s'équiper d'un matériel professionnel. Un simple smartphone, même bas de gamme, suffit à enregistrer dans une qualité suffisante le son du moustique qui s'apprête à vous piquer. Ensuite, il suffit d'envoyer votre enregistrement sur leur site baptisé Abuzz, en y ajoutant la localisation. L'algorithme exploité par Stanford permet une identification précise à 68%. Mais la collecte mondiale va permettre d'identifier de plus en plus d'espèces et d'enrichir une carte presque en temps réel de l'empire des moustiques.

Les spécialistes du diptère (la famille d'insectes à laquelle appartient le moustique) ont déjà reçu 200 enregistrements, principalement des régions du monde où il représente une menace réelle de santé publique : c'est le cas de l'Inde, du Brésil et des régions rurales d'Afrique, où certaines espèces sont le vecteur de maladies graves, voire mortelles, comme la dengue, la malaria ou le virus Zika. Chaque année, près d'un demi-million de personnes dans le monde meurent de ces pathologies colportées par le moustique

justin K.