Goma : Sanction carotte et chicotte pour les prochains scrutins, le CREJIDD RDC sensibilise
Quel profil doit avoir un bon parlementaire ? C'est la question qui a été au centre des échanges dans la conférence qui a réuni une soixantaine des jeunes le mercredi 12 sept 2018 à Goma sous la houlette de l’organisation ; Cadre des Réflexions et Echanges de Jeunes Intellectuels pour la Démocratie et le Développement, Crejidd RDC en sigle. Question à laquelle la réponse proposée est ; sanction carotte et chicotte.
Guy Kibira, président du conseil provincial de la jeunesse et principal orateur du jour, a invité les jeunes intellectuels à user leur voix comme une sanction positive ou négative à l’encontre des sollicitations politiciennes actuelles. Cet acteur de la société civile a expliqué aux jeunes les critères d'un bon parlementaire notamment ; le niveau d'étude acceptable, l'irréprochabilité sur le plan judiciaire et social, avoir une bonne moralité et être du milieu. Ceci concours au principe de recevabilité a dit Guy Kibira tout en ajoutant ; “En dépit de ces éléments, chers jeunes, c’est le bon sens qui doit vous guider et là vous serez à mesure de voter utile". C’est ici où le conférencier a appelé les jeunes à appliquer la sanction carotte et chuchote. Pour lui, la première sanction consiste à redonner la confiance aux anciens représentants du peuple qui ont bien travailler et qui ont réalisé leur projet de société ; « Si un élu a valablement présente les desiderata du peuple a l’hémicycle, s’il a défendu les intérêts de sa communauté devant la représentation provinciale ou nationale, alors il mérite la carotte, c’est-à-dire nos voix, » remarque Guy Kibira. « Par contre, pourquoi donner le pouvoir à quelqu'un qui n'a rien fait pendant toute une législature ? celui-là mérite la chicotte. »
L’orateur a enfin exhorté les jeunes à considérer leur vote comme un moyen de changer la gouvernance et la classe politique de ce pays. « C’est vous qui allez changer ce pays seulement à partir de votre manière de voter. Ils sont nombreux ceux-là qui viendront vers vous avec un discours courtois et plein des promesses, même ceux qui n'ont rien fait seront comme des brebis seulement dans la visée de trouver votre voix, restez alors exigeants et donner votre voix à ceux qui la méritent ».
Et comme pour foncer un dernier clou dans le cercueil, Guy Kibira a demandé aux participants de ne faire confiance à personne mains plutôt de regarder le profil idéal et rassurant de tout candidat.
Après plus des 3heures d’échanges, ces jeunes intellectuels venus de plusieurs coins de la ville, sont sortis de cette séance avec un esprit plutôt critique de ceux qui ont eu la chance de représenter le peuple dans les précédentes mandatures. Malere Patient, l’un des jeunes participants, venu du Quartier Mugunga à l’ouest de la ville de Goma, a reconnu que cette conférence était une opportunité de s'informer sur les attitudes à adopter pour ne pas se laisser manipuler par un prétendant parlementaire ; « Nous jeunes avons un problème de soutenir un candidat même sans être convaincu qu'il est le meilleur. Seulement parce qu'il nous a donné quelque chose de matériel ou financier, nous pensons qu'il pourra apporter des solutions aux problèmes de toute la communauté. Notre mentalité doit changer à partir de pareilles activités », a admis Malere Patient.
Selon Landry Ilunga, président du Cadre des Réflexions et Echanges de Jeunes Intellectuels pour la Démocratie et le Développement, Crejidd RDC en sigle, il était avantageux de réunir les jeunes et leur parler du profil d'un parlementaire en cette période où le pays se prépare à un troisième exercice démocratique ; « Par cette sensibilisation, les jeunes seront à même d'opérer un choix judicieux et d’éviter les erreurs du passé », a-t-il dit.
A Landry Ilunga de préciser ; « les jeunes doivent participer à la gestion de la chose publique. Chose qui sera possible à partir de l'appropriation du processus électoral par ces derniers. La jeunesse représente la majorité de la population ; nous devons avoir des jeunes à la tête de nos communes et mairies. Le temps est arrivé où ces jeunes doivent être des représentants de leur base et non se faire représenter par des personnes qui n'ont pas d’aspirations qui ne mettent pas à l’avant plan le développement et le social de leur communauté. »
Prince Bagheni