Naufrage tragique sur le lac Kivu : une survivante raconte l'horreur

Après le naufrage survenu sur le lac Kivu en août dernier, ayant fait 6 morts et des dizaines des personnes portées disparues une nouvelle tragédie a frappé la région. Surchargé, le bateau Merdi, a fait naufrage sur le lac Kivu, emportant plusieurs vies. Deux semaines après, Noëlla Munyakazi, une des rares survivants, partage un témoignage bouleversant.

Naufrage tragique sur le lac Kivu : une survivante raconte l'horreur
© Augustin Sadiki
Naufrage tragique sur le lac Kivu : une survivante raconte l'horreur

«Le voyage a bien débuté ! Le lac était calme, mais dès notre arrivée à Nzulo, nous avons rapidement été confrontés à des vagues de plus en plus fortes qui ont frappé le bateau. L’équipage a continué de faire des efforts pour continuer les voyages» ; explique Noëlla.

Elle ajoute qu’à peine arrivé à Kituku le bateau a commencé à pencher dangereusement, et en un instant, tout a chaviré.

« Nous n’avons rien pu faire nous sommes tous tombés dans l’eau et chacun essayait de se sauver de sa façon» déclare la victime.

 

Elle affirme qu’elle a été secourue grâce à une bouée jetée à l’eau par le sauveteur, qu’elle a réussi à attraper. Elle dit avoir été la première personne à être sauvée.

« En sortant de l’eau, j’ai eu des vertiges. On m’a emmenée à l’hôpital, où j’ai reçu des médicaments avant de rentrer chez moi » ; poursuit Noëlla.

« J’étais avec mon frère Assumani, sa tante paternelle et d’autres membres de la famille du village. Ma tante et moi avons réussi à sortir vivantes de l’eau, mais mon frère Assumani et les autres membres de la famille sont toujours introuvables » ; dit Noëlla. Elle précise que sa tante va bien et qu’elle est rentrée à la maison.

Je pense que nous nous sommes noyés à cause du poids excessif du bateau et des fortes vagues » ; affirme Noëlla.

Le naufrage du bateau merci n’est malheureusement pas un cas isolé, la surcharge des bateaux est un problème récurrent sur le lac Kivu. Plusieurs témoins affirment que le bateau MERDI MV était surchargé de marchandises (farines, bananes plantains, et autres) ainsi que de nombreuses personnes à bord. Noëlla explique que les propriétaires d’embarcations refusaient d’accepter d’autres passagers par crainte de surcharge, mais les gens ont ignoré s ses avertissements et sont quand même montés.

Elle demande aux autorités du pays de faire tout ce qu’ils peuvent pour retrouver les corps des victimes du naufrage et qu’ils prennent des précautions pour enterrer les corps qui ont été retrouvés jusqu’à présent.

Le gouvernement congolais a mis en place des mesures de sécurité pour éviter ce genre de tragédie ; une interdiction de naviguer la nuit, le port de gilet de sauvetage obligatoire, le respect de tonnage et la souscription à une assurance.

 

Magalie N’SAULWA