Beni : Le 8 Mars au thème utopique pour les paysannes
Les femmes de Beni plaident pour le rétablissement de la paix dans leur entité. Cet appel a été lancé dans des églises et autres assises organisées à l’honneur de la femme. Aussi, certaines mamans sont restées chez-elles protestant ainsi contre le thème national, disant que l’épanouissement de la femme rurale n’est possible que dans la paix.
Des femmes de Beni, cette contrée longtemps meurtrie par les tueries perpétrées par les présumés ADF ont dédiée leur journée du 8 Mars à la mémoire des personnes massacrées lâchement. Cela, contrairement au thème national intitulé : « investissons dans la force productrice des femmes paysannes, une priorité pour la RDC ». Un thème utopique et quasi-impossible d’être consommé à Beni, selon certaines femmes qui se sont décidées de passer cette commémoration dans la méditation. Celles-ci n’ont pas accès dans leurs champs, espaces dans lesquels règnent les rebellions et des tueries à répétition.
La paix d’abord…
En réalité, l’épanouissement de la femme rurale n’est possible que dans la paix : « Je médite chez moi à la maison en mémoire de toutes les mamans égorgées dans le Mayangose (une entité située au Nord-Est de Beni où les cultivateurs ne cessent d’être victimes de l’ADF). D’ailleurs, ce thème a été institué par les femmes assises dans des bureaux climatisés à Kinshasa, sans savoir la vie pénible que nous menons ici », regrette A.J, agricultrice et membre de l’Union des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs au Congo (UAEPCO, une ONG qui plaide pour la protection de ses membres auprès des acteurs de la protection). Elle conseille qu’il serait mieux de fixer un thème qui se concentre sur la pacification des zones rurales en RD Congo avant de songer l’investissement dans ces contrées où les groupes armés font encore la loi.
La paix viendra de Dieu
Par ailleurs, d’autres femmes ont jugé bon d’aller dans différentes églises pour y présenter leurs problèmes auprès de Dieu. A l’occasion, le Bureau local du Genre Femme et Famille a organisé un culte à l’église de la Communauté évangélique au centre de l’Afrique (CEBCA) située dans la commune Bungulu au quartier Résidentiel.
Dans ce temple, les femmes de toutes les religions sont unies dans la prière. Dans les chansons, un mot ne cesse de revenir : la paix et encore la paix. C’est le cas de « Amani (paix)», un morceau chanté par les femmes infirmières de l’hôpital Nyakunde basée à Beni, une chanson qui rend triste les fidèles. Ces infirmières qui ne cessent de soigner les victimes des affres de l’insécurité, implorent au Seigneur de mettre fin aux atrocités que connaissent la ville de Beni.
Collaborons pour la paix
La prédicatrice du jour, Madame Jolie dit à l’assemblée présente : « Nous, femmes rurales, demandons la paix. C’est grâce à la paix, que nous pouvons retourner dans nos champs ou effectuer notre commerce tranquillement. Mais hélas ! Nous devons demeurer fortes et travailleuses pour le bien-être de nos familles et notre société, tout en restant prudente face aux dangers quotidiens », recommande-t-elle.
Pour finir, Modeste Bakwanamaha, le Maire adjoint de la ville reconnait que la femme et l’enfant sont les victimes principales de l’insécurité à Beni. Pour ce faire, il recommande aux femmes d’aider les agents de sécurité à restaurer la sécurité dans la contrée en dénonçant les semeurs des troubles : « seule la conjugaison de nos efforts restaureront la paix durable chez nous », estime-t-il, à la sortie de l’église CEBCA.
Mustapha Mulonda