Les étudiants se désintéressent de plus en plus des études
Aujourd’hui, nombreux sont ces étudiants qui considèrent les études comme étant un tremplin. Pour ceux-ci, il faut jouir (loisir) de la vie académique dont la finalité réside dans le gain du diplôme qui garantit l’avenir. Indignés, les enseignants remettant en cause le futur de leurs étudiants qui ne sont presque plus concentrés pendant les heures des cours.
Ces derniers temps, dans la plupart des institutions d’enseignements supérieurs et universitaires, les enseignants (professeurs, chef des travaux et assistants) se lamentent beaucoup suite à la baisse de niveau intellectuel des étudiants. Ces derniers affirment que les étudiants sont devenus moins attentifs ; ils ne sont pas attachés aux cours lors du déroulement des enseignements dans les auditoires.
Cette situation amène des enseignants à rester perplexes. «Les étudiants se désintéressent trop. Pour les ramener à se concentrer, il m’arrive de programmer un travail pratique ou un exposé pour pouvoir retrouver presque tout le monde dans l’auditoire. Chose qui m’amène à conclure que seul les points les intéressent que la connaissance», dit un enseignants qui prestent dans plusieurs université de Goma et d’ailleurs.
Universités, un lieu de recréation
Cette problématique liée au désintérêt semble se généraliser dans presque tous les établissements de la place. Fataki Simba, un enseignant dans le département de la Santé et de gestion de développement au sein d’une institution de la place, fait savoir que cette attitude risque de se solder à une production des étudiants médiocres dans les jours à venir.
« Les Parents, malgré leur salaire dérisoire, se privent de beaucoup de choses pour s’acquitter de frais académiques de leurs enfants, mais, ceux-ci restent en majorité, négligents. Ils prennent leurs études comme du fair-play alors qu’elles constituent la base et la clé du succès », dit Fataki Simba. A lui de constater ensuite que ces jours-ci, les auditoires et/ou les salles d’études sont devenus chez plusieurs étudiants, des lieux de repos, causeries, ventes (marchés pirates), rencontres, … :«Là, seuls les sujets intéressants tournent vers les séries-télévisées, habillements…», précise-t-il.
Etudiants absentéistes
Certes, l’apprentissage exige une présence physique comme le système l’exige. Mais la réalité montre qu’on peut être présent dans un auditoire tout en étant absent au cours, surtout quand on est occupé par son téléphone intelligent ou quand on s’adonne aux sorties intempestives pendant les heures de cours : «franchement, je ne vois pas cet enseignant qui peut être satisfait après avoir dispensé cours aux étudiants distraits. Faudra-t-il réviser la matière chaque jour et à chaque retardateur ? », se questionne la même source, en ajoutant que c’est absurde surtout quand on fait face aux étudiants travailleurs évoluant en général dans les options du soir : « c’est comme s’ils ne viennent que chercher les diplômes et non la connaissance. Ils sont majoritairement instables et absentéistes aux cours».
Par ailleurs, le constant montre que seul un petit pourcentage vient exclusivement à l’université avec un objectif tourné vers les études. La majorité, constituée d’une part, des enfants gâtés, pensent que la vie académique est synonyme de loisir. Et d’autre part, des agents de la fonction publique ou ceux des entreprises privées, supposent qu’étudier est un tremplin conduisant vers une carrière réussie : « Je suis agent de la MONUSCO depuis longtemps. Si je suis là, c’est juste pour obtenir un diplôme afin de mériter ma place», fait savoir un étudiant de l’une des universités de Goma.