La Monusco doit-elle partir ou rester à Beni ?
Certains habitants de Beni ville et territoire optent pour le départ de la Monusco de la région. Ceux-ci disent que la Monusco est inutile dans cette entité où la population ne cesse d’être tuée par les ADF. Pour la Monusco, le temps est de redorer sa confiance déjà perdue auprès de la population en multipliant les dispositifs sécuritaires dans des localités vulnérables.
La Monusco doit-elle partir ? Pour éclairer l’opinion publique sur ce souhait de certains habitants de Beni, Evert Kate, Chef de bureau de la Monusco/Beni-Lubero fait savoir que la Monusco est encore là jusqu’à nouvel ordre: « Nous sommes bien conscient d’avoir perdu la confiance de la population, mais nous allons tout faire pour recouvrer cette confiance. Je sais que cela ne sera pas facile pour nous, mais nous allons renforcer nos dispositifs sécuritaires dans la ville et ses environs pour permettre aux déplacés de regagner leurs milieux respectifs », promet-il, au cours de la conférence de presse organisée par le Bureau de l’Information publique à la base de Mabida dans le quartier Boikene.
La Monusco doit partir
Sceptiques, des populations disent que la Monusco manque de détermination, raison pour laquelle les tueries persistent. « Pourquoi la Monusco, possédant un effectif militaire considérable et un logistique costaud composé des chars de combat et armement de pointe, peut-elle demeurer impuissante face aux tueurs ? », se questionne Crispin Mumbere, un habitant de la commune Ruwenzori, une entité qui se vide de plus en plus de ses habitants depuis l’attaque du 22 Septembre dernier : accrochage ayant occasionné la mort de 14 civils.
A ces propos, Arsène Crepin Sambou, Chef Secteur UNPOLICE/Beni dit que la Monusco fait trop en matière de protection des civils, malgré qu’elle n’a pas l’habitude de se vanter : « vous qui êtes en ville, vous ne savez pas le grand travail abattu par les FIB en profondeur ». Il poursuit en disant que c’est aussi grâce à UNPOL que le respect des droits de l’homme est appliqué par la Police nationale congolaise lors des manifestations publiques: « les violences faites à l’égard des manifestants ont baissé sensiblement suite à des formations que nous organisons à l’intention de la police locale ». Pour lui, la Monusco continue à garantir la nourriture, le carburant et la prise en charge du numéro vert pour rendre efficace le secours de la population en cas de nécessité.
La Monusco doit rester
Pour Colonel Mouhamadou Khadiru des affaires civilo-militaires, il faut réellement arriver en brousse pour se rendre compte du travail abattu par les forces de la Monusco en soutient aux FARDC: « nous collaborons très bien avec les forces loyalistes. Cette coopération se traduit par le partage des informations sur les mouvements des ADF, l’élaboration des plans conjoints d’attaque de l’ennemi, la protection des localités vulnérables (…) Nous sécurisons même les grandes agglomérations comme c’était le cas lors de traque conjointe FARDC-FIBI contre les ADF le 22 Septembre dernier en ville de Beni », éclaire-t-il. Et d’ajouter qu’au cours de ce combat, les contingents Malawites ont été d’une grande utilité aux côtés des FARDC jusqu’à stopper la progression des ADF vers le centre-ville avant de les pourchasser.
Selon les explications de Tano Oi Tano du bureau de la Coordination des affaires civiles, la Monusco doit rester pour pacifier la ville de Beni. Pour y arriver, il est impérieux que la population collabore avec les acteurs de protection. « Certes, les habitants doivent rester vigilents tout en alertant les FARDC, la PNC et les forces de la MONUSCO sur tout mouvement suspect perceptible dans la zone », conclut-il.
Mustapha Mulonda