Nord-Kivu : La Monusco et la sécurité - Un dialogue crucial avec les journalistes
Lors d’une rencontre à Goma, le chef de bureau de la Monusco au Nord-Kivu, Omar Aboud, a échangé avec des journalistes locaux pour aborder les missions de la Monusco, les défis sécuritaires et la situation des civils. Parmi les thèmes discutés figuraient le plan de désengagement, actuellement suspendu pour des raisons sécuritaires, le rôle de la mission onusienne en soutien aux FARDC, et la situation des camps de déplacés. La Monusco a réaffirmé son engagement à stabiliser la région tout en favorisant les initiatives diplomatiques pour mettre fin au conflit.
Un dialogue de proximité pour renforcer la sécurité
La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a organisé, ce mercredi 30 octobre, une rencontre informelle avec des journalistes de Goma. Ont participé à ce petit déjeuner la Représentante spéciale adjointe de la Monusco en charge des opérations, Madame Vivian Van De Perre, le chef de bureau de la Monusco/Goma, Omar Aboud, la porte-parole de la Monusco, Ndeye Khady Lo, le porte-parole militaire de la Force de la Monusco, le lieutenant-colonel Mensah Kedagni, Marylène Seguy, et d’autres responsables de l’organisation.
Madame Van De Perre et Monsieur Aboud ont clarifié les objectifs de cette rencontre : aborder les défis sécuritaires urgents, recueillir les avis des journalistes, et renforcer le partenariat avec les acteurs locaux.
Suspension du désengagement et soutien aux FARDC
Madame Vivian Van De Perre a détaillé le plan de désengagement signé en 2023, précisant qu’après la fermeture des bases de la Monusco dans le Sud-Kivu, la prochaine étape de désengagement dans le Nord-Kivu reste en suspens. Cette décision, prise en accord avec le gouvernement congolais, tient compte de la situation sécuritaire précaire dans la région. « Nous souhaitons une stabilité durable et une transition en coopération avec le gouvernement et la société civile », a-t-elle affirmé, ajoutant que la Monusco reste aux côtés des FARDC pour sécuriser les zones civiles.
Les défis persistants dans les camps de déplacés
À la suite de nombreuses questions et échanges, les journalistes ont évoqué la situation des camps de déplacés, où les violences et violations demeurent préoccupantes. M. Aboud a assuré que la Monusco collabore avec la Police nationale congolaise (PNC) pour protéger les civils dans et autour des camps, en coordination avec les organisations humanitaires. « Nos militaires ne peuvent pas entrer dans les camps, mais nous travaillons avec les autorités locales pour réduire les violences et renforcer la sécurité », a-t-il souligné, rappelant que la collaboration avec les communautés locales est cruciale pour l’efficacité de ces efforts.
Un engagement militaire et diplomatique pour la paix
Sur le plan militaire, la Monusco est engagée dans des opérations conjointes avec les FARDC, tout en maintenant des échanges diplomatiques avec plusieurs États membres pour une solution politique. Concernant le M23, Mme Van De Perre et M. Aboud ont expliqué que des négociations sont en cours, mais que la pression militaire et diplomatique reste indispensable pour arrêter les hostilités.
Le futur mandat de la Monusco en question
Interrogé sur la durée de la présence de la Monusco au Nord-Kivu, M. Aboud a indiqué que le mandat pourrait être réévalué en décembre. « Notre objectif est de quitter la région en laissant une stabilité durable. Cependant, cette transition nécessite des engagements solides avec le gouvernement et les partenaires locaux », a-t-il conclu, tout en invitant les journalistes à sensibiliser la population sur le rôle de la Monusco pour contrer les désinformations.
Yassin Ndaye