Goma: les professionnelles des sexes plus exposées à Ebola

Depuis la déclaration de la maladie à virus Ebola dans la province du Nord-Kivu et particulièrement en ville de Goma, les professionnelles des sexes semblent ignorer le danger qu’elles courent face à cette maladie de contact. Elles poursuivent leurs activités malgré elles et disent ne pas recevoir plus de sensibilisations pour leur protection. Partenaires mieux offrants obligent à celles qui ont les idées même de se protéger à ne pas porter le préservatif pourtant un court moyen qui peut épargner la contamination.

Goma: les professionnelles des sexes plus exposées à Ebola
Une professionnelle dans sa chambre

Ça fait plus d’une année déjà que cette maladie est dans la province et que certaines couches de la population semblent ignorer le danger qu’elles courent dans leurs activités quotidiennes s’elles ne se protègent pas. C’est à l’occurrence les professionnelles de sexes de la ville de Goma qui ne s’empêchent pas à continuer avec leurs activités quelque soit le danger. « Nous savons que la maladie Ebola est déjà dans notre ville car on en parle partout et surtout dans des radios et nous voyons dans plusieurs bars et hôtels les dispositifs de lavage des mains» a confirmé Rose Kanyama (Ndlr nom choisit pour garder l’anonymat).

De l’autre côté, Rachel M. (Ndlr nom choisit pour garder l’anonymat) pense à une fausse maladie. « Dire que cette maladie est à Goma est une façon de se faire de l’argent pour certaines organisations des occidentaux. Je ne vois pas en quoi ça nous concerne personnellement » dit-elle.

Elles connaissent mais n’ont pas de choix …

S’agissant de la transmission, ces professionnelles des sexes confirment savoir que se toucher est le mode contagieux. Elle croit tout de même que l’usage du préservatif peut protéger contre la maladie à virus Ebola. « Nous demandons à nos partenaires d’utiliser les préservatifs pour nous protéger » évoque Rose. « Nos clients n’ont pas peur de cette maladie car ils viennent toujours vers nous. Ils arrivent quand avec leur argent et donc la situation de cette maladie les intéresse moins. De fois, certains de nos clients refusent le port du préservatif que nous utilisons. Et pour ce type des clients, c’et la facture qui se quadruple en notre faveur » se réjouit-elle.

Pour la même situation, Bébé S. une autre professionnelle confirme que  pour sa protection, elle demande souvent à son partenaire de prendre bain et prépare aussi les préservatifs avant de commencer ses activités. « Au moins quand mes clients se lavent cela me rassure et là, personne ne demande plus à l’autre s’il est malade ou pas. Une fois terminé, on se sépare quelle que soit la catégorie du choix de la facture de mes services» dit-elle.

Du mal en pire…

« Nous aimons notre métier et nous prenons compte des risques qui en découlent car, il y en a beaucoup. Moi personnellement, ça fait plus de six ans que je fais ce métier et je tire toujours attention. D’ailleurs, j’ai confiance à ma foi car si je doute de quelque chose j’arrête. Ebola n’est pas venu juste à cause des rapports sexuels ou pour moi. S’il arrive que je tombe malade donc c’était prévu ainsi je ne peux rien changer. Je me protège et Dieu me protège aussi car c’est le travail qui fait vivre toute ma famille »  révèle Biza K. une jeune fille de 26 ans vivant à Birere derrière le stade les volcans.

Les professionnelles des sexes sont exposées beaucoup plus à Ebola car n’ayant pas assez de moyens de protection. Certaines disent avoir reçu les équipes de riposte pour des sensibilisations pendant que d’autres ne veulent même pas entendre parler d’elles. « Si les gens d’Ebola nous demandent d’arrêter nos activités comment allons nous survivre ? » se demande Rose.  

Un œil regardant devrait tourner vers cette couche importante de la communauté qui pratique le plus vieux métier du monde.

YNN