Goma : les déplacés vendent des biens leurs octroyés par les humanitaires

Le trafic commercial entre les déplacés et quelques acheteurs des biens provenant des aides humanitaires dans certains camps des déplacés environnant la ville de Goma, devient une règle pour la majorité des déplacés, selon certains, c’est pour subvenir à d’autres besoins de nécessité, d’autant plus que les aides humanitaires reçues sont insuffisantes pour leur survie dans les camps.

Goma : les déplacés vendent des biens leurs octroyés par les humanitaires
Camp des déplacés de Bulengo

C'est depuis près de 10 mois maintenant qu'une grande partie de la province du Nord-Kivu est sous excursion de la rébellion du M23.  Situation qui a obligé la population à abandonner leurs villages, leurs champs et leurs occupations pour s'installer dans des camps de déplacés à Goma et dans ses environs, ces derniers par manque de moyen, ils comptent sur certaines des aides humanitaires pour survivre.

Dans le camps des déplacés de Bulengo, communément appelé ku Machine, monsieur Jérôme,  déplacé et père de famille, ayant fui la guerre avec une partie de son bétail, l’unique espoir qui lui restait malheureusement, il nous explique qu'il n'a pas eu d'autres choix que de revendre tout son bétail a un prix deux fois moins chère que le prix normal pour essayer des subvenir aux besoins primaire de la famille malgré l’aide insuffisante reçue auprès des humanitaires: « je suis arrivé dans ce camp, avec environs une douzaine des chèvres, malheureusement, j’ai tout revendu pour subvenir aux besoins primaires de ma famille, comprenne qu’avec la souffrance que nous sommes en train de vivre ici, cette vente ne m’a même pas permis d’avoir suffisamment de l’argent pour mes besoins car mon bétail, c’est comme si je l’avais juste donnée gratuitement car le prix de vente était très moins chère, imagine que je vendais une chèvre a 25 000 FC ou 30 000 FC pour ceux de bon cœur. Je ne pouvais pas supporter voir ma famille continue à souffrir » a-t-il dit.

Suite à la même situation, nous avons contacté également madame Françoise, déplacée aussi, qui s’indigne et pense que, les biens que les déplacés reçoivent ne sont pas suffisants. Selon Elle, les déplacés reçoivent un petit bidon de 5 litres d'huile (Rina), quelques kilos de petit poids, de riz et un sac de farine de 25 kilos pour faire la bouillit aux enfants mais, ça ne comble pas tout le besoin nécessaire pour la survie d'une famille : « Je revends deux ou trois mesurettes de ce que j’ai reçu et le reste, je le garde pour la survie de la famille. Imaginez-vous que nous recevons cette aide après un mois, veut dire, si on nous sert ce 10 de ce mois par exemple, nous serons encore servis le 10 de l'autre mois prochain et ce n’est pas tout le monde qui est servi. Il y'a des groupes des anciens et des nouveaux, malheureusement, les nouveaux jusque-là n'ont pas encore été servi depuis un mois et une semaine maintenant. Comment voulez-vous que nous vivions avec cette allure ?  Voilà le pourquoi qui nous pousse souvent à revendre une partie de ce que l’on nous donne comme aide pour subvenir à certains de nos besoins presque nous tous dans ce camp, et ce n’est pas par plaisir » a-t-elle conclu.

Nous avons essayé de contacter certains des commerçants et acheteurs de ces biens dans le camp des déplacés que nous avons retrouvé sur place, qui ont préféré reste anonyme, pour eux, c’est la cherté de la vie qui les pousse à venir chercher de la marchandise dans le camp des déplacés à un prix abordable que d’aller s’approvisionner au lieu habituel en ville. Ils accusent notamment la hausse de prix sur le marché et le taux de change qui ne cesse de grimper du jour au lendemain, pour eux, les déplacés les facilitent la tache de ravitaillement a un prix négociable pour qu’ils trouvent un petit bénéfice leur facilitant également une survie.

Signalons toutefois, qu’aucun changement n'est observé quant à la baisse de prix de certains produits dans la ville. Demandons également aux autorités, d’interdire cette pratique qui laissent bredouiller ces déplacés de ce peu reçu pour leur survie malgré les nombreux besoins qu’ils doivent répondre.

Michel Vikali